La prednisone est un stéroïde qui imite l’action du cortisol, l’hormone naturellement produite par les glandes surrénales. Utilisés pour traiter une variété de maladies, allant des troubles auto-immuns aux inflammations comme l’arthrite, les stéroïdes jouent un rôle crucial dans la gestion de ces conditions.
En réduisant l’activité du système immunitaire et en diminuant l’inflammation, ils préservent les tissus des lésions. Cependant, leur impact sur le métabolisme du glucose peut engendrer des complications, notamment une résistance à l’insuline, une hormone essentielle régulant le sucre dans le sang.
Stéroïdes et niveaux de sucre dans le sang
Les corticostéroïdes, comme la prednisone, peuvent provoquer une augmentation des taux de glucose sanguin en rendant le foie moins réactif à l’insuline sécrétée par le pancréas. En effet, lorsque le sucre est élevé, l’insuline est libérée pour signaler au foie de réduire sa libération de glucose. Toutefois, sous l’influence des stéroïdes, ce mécanisme échoue, et le foie continue de libérer du sucre, entraînant une résistance à l’insuline.
Cette résistance peut déboucher sur un diabète induit par les stéroïdes, où le corps ne répond plus efficacement à l’insuline, qu’elle soit produite naturellement ou administrée pour contrôler la glycémie.
Diabète induit par les stéroïdes
Le diabète est une affection caractérisée par un excès de glucose dans le sang. On distingue principalement deux types :
- Diabète de type 1 : le pancréas ne produit aucune insuline.
- Diabète de type 2 : le pancréas ne produit pas assez d’insuline ou les cellules ne répondent pas correctement à l’insuline.
Le diabète induit par les stéroïdes ressemble au diabète de type 2, car la réponse des cellules à l’insuline est altérée. Cependant, cette condition est souvent réversible, disparaissant généralement après l’arrêt des stéroïdes, contrairement aux types 1 et 2 qui nécessitent une gestion à long terme.
Les symptômes du diabète induit par les stéroïdes
Les symptômes associés à cette forme de diabète sont similaires à ceux des autres types et incluent :
- bouche sèche
- soif accrue
- fatigue générale
- perte de poids inexpliquée
- urination fréquente
- vision floue
- nausées et vomissements
- peau sèche et démangeaisons
- picotements ou engourdissements dans les extrémités
Certains individus peuvent présenter des taux élevés de glucose sans aucun symptôme visible, d’où l’importance d’un suivi régulier des niveaux glycémiques lors de l’initiation d’un traitement stéroïdien.
Comment le diabète induit par les stéroïdes est-il traité?
Pour tous les types de diabète, y compris celui induit par les stéroïdes, des modifications du mode de vie sont essentielles. Cela inclut une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. En général, une élévation du sucre dans le sang se manifeste 1 à 2 jours après le début du traitement stéroïdien, souvent plus marquée dans l’après-midi ou le soir.
Les patients sous stéroïdes doivent surveiller leur glycémie fréquemment et peuvent nécessiter des médicaments antidiabétiques oraux ou de l’insuline si les taux restent élevés. Normalement, après l’arrêt des stéroïdes, les niveaux de glucose reviennent à la normale dans un délai de 1 à 2 jours. Toutefois, certaines personnes risquent de développer un diabète de type 2 et nécessiteront un traitement durable.
Suis-je à risque?
Le risque de développer un diabète induit par les stéroïdes augmente avec l’intensité et la durée du traitement. D’autres facteurs de risque incluent :
- avoir 45 ans ou plus
- être en surpoids
- avoir des antécédents familiaux de diabète de type 2
- avoir eu des hyperglycémies durant la grossesse
- avoir une tolérance au glucose altérée
Prendre des stéroïdes avec le diabète
Les patients diabétiques qui doivent prendre des stéroïdes doivent :
- Informer leur médecin de leur diabète afin d’éventuellement ajuster le traitement stéroïdien pour minimiser l’impact sur la glycémie.
- Contrôler leur glycémie plus fréquemment, idéalement quatre fois par jour.
- Ajuster leur dose d’insuline ou de médicaments oraux selon les besoins.
- Surveiller les urines pour détecter la présence de cétones.
- Consulter immédiatement un médecin si leur glycémie devient trop élevée malgré les ajustements de traitement.
- Avoir toujours des sources de glucose à portée de main pour prévenir les hypoglycémies.
Au fur et à mesure que la dose de stéroïdes diminue, il est important d’ajuster également celle de l’insuline ou des médicaments oraux pour revenir à la posologie habituelle, tout en évitant un arrêt brusque des stéroïdes, qui pourrait entraîner des complications graves.
Interactions médicamenteuses possibles
Les patients diabétiques prennent souvent d’autres médicaments, et certaines associations peuvent augmenter le risque d’interactions néfastes. Les hypoglycémiants oraux comprennent :
- biguanides, comme la métformine (Glucophage)
- inhibiteurs de l’alpha-glucosidase, tels que l’acarbose (Glucobay)
- les sulfonylurées, comme le glyburide (Micronase et Diabeta)
- les méglitinides, comme le répaglinide (Prandin)
- thiazolidinediones, comme la rosiglitazone (Avandia)
Ces médicaments peuvent interagir avec d’autres traitements. Une attention particulière doit être portée aux sulfonylurées, à la métformine et aux thiazolidinediones, surtout chez les personnes présentant :
- dysfonction hépatique
- maladies cardiovasculaires
- maladies rénales
Il est crucial que les patients discutent des interactions médicamenteuses possibles avec leur médecin. Dans les cas où les changements alimentaires et d’exercice ne suffisent pas, l’insulinothérapie peut être nécessaire pour gérer le diabète induit par les stéroïdes.
Enfin, de nombreux médicaments peuvent interagir avec l’insuline, notamment :
- Inhibiteurs de l’ECA
- aspirine
- bêta-bloquants
- stéroïdes
- oestrogènes
- médicaments pour l’hypothyroïdie
- IMAO
- niacine
- contraceptifs oraux
- antibiotiques sulfamides
Il est impératif de consulter son médecin avant de débuter un traitement par insuline pour évaluer les risques d’interaction médicamenteuse.
Nouveaux développements en 2024
Des recherches récentes en 2024 ont mis en lumière plusieurs aspects importants concernant le lien entre les corticostéroïdes et le développement du diabète. Une étude a montré que les patients sous traitements prolongés de prednisone présentent un risque accru de complications métaboliques, nécessitant une surveillance renforcée de leur glycémie. De plus, des avancées dans les thérapies combinées, telles que l’utilisation de médicaments antidiabétiques en parallèle avec les stéroïdes, montrent des résultats prometteurs pour minimiser les risques d’hyperglycémie.
En outre, des études cliniques ont révélé que l’éducation des patients sur la gestion de leur diabète lors de l’usage de stéroïdes améliore significativement les résultats cliniques. Les praticiens sont donc encouragés à adopter une approche multidisciplinaire, intégrant nutritionnistes et physiothérapeutes, pour optimiser le traitement et réduire les effets indésirables des corticostéroïdes sur la glycémie.
Enfin, les chercheurs s’intéressent de plus en plus à l’impact des habitudes de vie dès le début du traitement, soulignant l’importance d’un mode de vie actif et d’une alimentation équilibrée pour contrer les effets des stéroïdes sur le métabolisme glucidique.