La contracture de Dupuytren est un trouble commun où le tissu fibreux prolifère dans la paume de la main, s’attachant aux gaines tendineuses et tirant les doigts vers la paume. Ce phénomène entraîne une flexion des doigts, rendant leur extension complète impossible.
Dans cette condition, le tissu fibreux apparaît comme de grosses cordes dans la paume. Bien que les quatrième et cinquième doigts, l’annulaire et le petit doigt, soient les plus souvent touchés, tout doigt, y compris le pouce, peut être impliqué.
La contracture de Dupuytren est également désignée sous des noms tels que morbus Dupuytren, maladie de Dupuytren ou fibromatose palmaire. Des personnalités telles que l’ancien président des États-Unis Ronald Reagan, la pianiste Misha Dichter et l’ex-premier ministre britannique Margaret Thatcher ont été touchées par cette affection.
Symptômes
Une contracture représente un raccourcissement anormal du tissu, rendant son étirement difficile.
La contracture de Dupuytren se manifeste par un raccourcissement de la fine couche de tissu fibreux de la paume, appelée aponévrose palmaire, qui se situe au-dessus des tendons fléchisseurs des doigts. Les symptômes émergent progressivement. Le premier signe peut être une boule tendre dans la paume. La douleur initiale est souvent temporaire.
Des bandes de tissu peuvent se développer, rendant l’étirement de la main de plus en plus difficile. Ces bandes peuvent ressembler à un petit cal, une zone particulièrement dure de la peau.
Des fossettes ou des bosses inhabituelles peuvent apparaître dans la paume, la peau pouvant se plisser sur ces zones. Les doigts sont alors incapables de se redresser complètement.
Environ la moitié des cas impliquent les deux mains, et bien que ce soit rare, les orteils peuvent également être affectés. Généralement, la condition n’est pas douloureuse, mais elle complique l’utilisation des doigts touchés. La sévérité de la contracture peut varier considérablement.
Causes
La cause précise de la contracture de Dupuytren demeure inconnue, mais des recherches menées en 2006 ont suggéré une forte base génétique pour cette maladie, corroborée par des études génomiques publiées en 2012.
Facteurs de risque
Cette affection touche principalement les personnes d’âge moyen et plus, bien qu’elle puisse également survenir chez des individus dans la vingtaine. Après 40 ans, les hommes présentent un risque accru par rapport aux femmes, et après 80 ans, ce risque est comparable entre les sexes.
Les hommes sont plus de trois fois plus susceptibles de développer une contracture de Dupuytren par rapport aux femmes, la maladie étant plus fréquente chez les personnes d’âge moyen et plus âgées. Les individus d’ascendance européenne, en particulier ceux des pays nordiques, présentent un risque plus élevé, souvent appelé maladie des Vikings. En Norvège, la prévalence est estimée à 46 %, tandis qu’en Asie, elle est inférieure à 10 %.
Au Royaume-Uni, la prévalence varie entre 3,5 % et 30 %, reflet des différences dans les définitions et les méthodes de diagnostic. Bien que l’alcool et le tabac aient été initialement liés à cette affection, ces liens ont été démentis. Les patients diabétiques et ceux prenant des médicaments antiépileptiques semblent avoir un risque accru.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l’examen physique, où le médecin recherche des fossettes, des marques de piqûres, un épaississement de la peau, des doigts pliés, des bosses ou des nodules. Un « test de table » peut être effectué, où le patient doit poser sa main à plat sur une table, paume vers le bas. L’incapacité à aplatir complètement la main est souvent un indicateur de la condition.
Traitement
Actuellement, il n’existe pas de remède permanent pour la maladie de Dupuytren. Dans de nombreux cas, un traitement n’est pas nécessaire tant que la contracture est légère et ne perturbe pas les activités quotidiennes.
Une intervention chirurgicale peut être envisagée si la contracture entrave l’utilisation de la main. Cependant, des précautions sont nécessaires si le tissu est enroulé autour des artères et des nerfs, car cela peut entraîner des lésions nerveuses ou artérielles. La chirurgie se fait généralement sous anesthésie locale ou générale ambulatoire.
Une fasciotomie consiste à couper le tissu conjonctif pour supprimer la tension, tandis que l’aponévrotomie à l’aiguille utilise une aiguille fine pour sectionner la contracture, l’aiguille agissant comme un couteau. Dans les cas les plus graves, une fasciectomie peut être pratiquée pour retirer complètement le tissu conjonctif.
La rééducation par physiothérapie et ergothérapie peut être essentielle après une chirurgie afin de restaurer la fonction optimale de la main. De plus, les injections de collagénase, approuvées par la FDA, sont utilisées pour affaiblir les cordes du tissu, permettant leur rupture et assurant ainsi la fonctionnalité des doigts. Bien que l’efficacité à long terme de ce traitement soit encore à établir, la Société internationale Dupuytren mentionne des résultats prometteurs.
Enfin, pour les cas bénins, des injections de stéroïdes peuvent être administrées pour assouplir et aplatir les bosses de tissu, offrant ainsi un soulagement temporaire.
Recherches récentes et perspectives
Les avancées récentes ont permis d’approfondir notre compréhension de la contracture de Dupuytren. Une étude de 2023 a révélé qu’une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques pourrait influencer le développement de cette affection. De plus, des recherches en cours explorent l’utilisation de thérapies cellulaires et régénératives comme alternatives potentielles à la chirurgie, ce qui pourrait transformer le paysage du traitement de cette maladie.
D’autres études mettent en lumière l’impact significatif de la contracture de Dupuytren sur la qualité de vie des patients, soulignant la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire, impliquant non seulement des chirurgiens, mais aussi des physiothérapeutes et des psychologues pour aborder les implications psychologiques de la condition.
En somme, bien que la contracture de Dupuytren soit une affection complexe et souvent frustrante, les efforts de recherche actuels laissent entrevoir des options de traitement améliorées et une meilleure qualité de vie pour les patients à l’avenir.