La psilocybine est une substance hallucinogène obtenue à partir de certains types de champignons présents en Europe, en Amérique du Sud, au Mexique et aux États-Unis. Ces champignons, souvent appelés «champignons magiques», sont au cœur d’un débat croissant sur leur potentiel thérapeutique.
Considérée comme une substance contrôlée de l’annexe I, la psilocybine présente un fort potentiel d’abus et n’est généralement pas reconnue pour des usages médicaux légitimes. Néanmoins, la recherche récente remet en question cette perception restrictive.
À l’instar du LSD, la psilocybine est souvent utilisée de manière récréative pour provoquer des sensations d’euphorie et des distorsions sensorielles typiques des substances hallucinogènes. Il est crucial de noter que, bien qu’elle ne soit pas considérée comme addictive, l’expérience peut parfois s’accompagner d’hallucinations troublantes, d’anxiété, voire de paniques.
Faits rapides sur la psilocybine
Voici quelques points clés sur la psilocybine. Plus de détails et d’informations à l’appui sont dans l’article principal.
- Les champignons Psilocybe provoquent des hallucinations en raison de la présence de tryptamines psychotropes, la psilocybine et la psilocine.
- L’utilisation de la psilocybine peut avoir des conséquences physiques et psychologiques, tant positives que négatives.
- Bien que le craving et la dépendance ne soient pas des préoccupations majeures, la psilocybine peut déclencher des épisodes psychotiques chez certains utilisateurs.
- Les personnes ayant des antécédents familiaux de schizophrénie ou de troubles mentaux précoces sont particulièrement susceptibles de développer des réactions psychiatriques indésirables.
- La combinaison de l’alcool et de la psilocybine peut engendrer des comportements dangereux.
Qu’est-ce que la psilocybine?
La psilocybine est un hallucinogène de type tryptamine qui active principalement les récepteurs de la sérotonine dans le cerveau, en particulier dans le cortex préfrontal – une région clé pour l’humeur, la cognition et la perception.
Les hallucinogènes agissent également dans d’autres zones cérébrales qui régulent l’excitation et les réponses au stress. Il est important de souligner que la psilocybine ne provoque pas d’hallucinations «réelles»; elle modifie plutôt la perception des objets et des stimuli environnants.
Après ingestion, la psilocybine est métabolisée en psilocine et absorbée par le tractus gastro-intestinal. Les effets hallucinogènes se manifestent généralement dans les 30 minutes suivant l’ingestion, avec une durée d’effet de 4 à 6 heures.
Les sensations euphoriques et hallucinogènes apparaissent généralement entre 20 et 30 minutes après ingestion, et peuvent persister jusqu’à plusieurs jours chez certains individus, avec des altérations de la perception sensorielle et de la pensée.
Les champignons contenant de la psilocybine sont généralement petits, bruns ou roux, et peuvent facilement être confondus avec des espèces non comestibles ou toxiques.
La psilocybine est souvent consommée par voie orale, infusée dans un thé ou mélangée à des aliments pour masquer son goût amer. Certaines personnes préfèrent broyer les champignons séchés pour les encapsuler ou les enrober de chocolat.
La puissance des champignons varie en fonction de l’espèce, des conditions de culture, du moment de la récolte et de leur état (frais ou séché). Les champignons séchés contiennent environ 10 fois plus de psilocybine que les champignons frais.
Étendue d’utilisation
Jusqu’à présent, l’utilisation de champignons hallucinogènes a diminué depuis 2001, avec moins de 2 % des personnes âgées de 15 à 34 ans déclarant en avoir consommé au cours de l’année précédente.
Lorsque la psilocybine est consommée, c’est généralement lors de raves, dans des clubs de danse ou au sein de groupes cherchant une expérience spirituelle transcendante.
Dans un cadre médical, la psilocybine a été explorée de manière expérimentale pour traiter des conditions telles que les céphalées en grappe, l’anxiété liée au cancer en phase terminale, la dépression et d’autres troubles anxieux.
Noms de rues pour la psilocybine
- champignons magiques
- Boomers
- Zoomers
- Mushies
- Simple Simon
- Shrooms
- Peu de fumée
- La chair de Dieu
- Champignons sacrés
- Passion pourpre
- Soupe aux champignons
- Cubes.
Effets
En général, les effets de la psilocybine ressemblent à ceux du LSD. Ils incluent une perception altérée du temps et de l’espace, ainsi que des changements intenses dans l’humeur et les émotions.
Les effets possibles de la psilocybine incluent :
- Sentiments d’euphorie et de bonheur
- Tranquillité
- Éveil spirituel
- Changements d’émotions rapides
- Dépersonnalisation, ou sentiment d’être détaché de son environnement
- Altération de la pensée
- Distorsions visuelles, telles que halos de lumière et couleurs vives
- Pupilles dilatées
- Vertiges
- Somnolence
- Difficultés de concentration
- Faiblesse musculaire
- Problèmes de coordination
- Sensations corporelles inhabituelles
- Nausées
- Vomissements
- Bâillements.
Les effets de la psilocybine varient considérablement d’une personne à l’autre, influencés par l’état mental, la personnalité de l’utilisateur et l’environnement immédiat. Un utilisateur dans un cadre négatif ou anxieux est plus susceptible d’avoir une expérience désagréable.
La détresse psychologique, telle qu’une anxiété extrême ou une psychose temporaire, est l’effet indésirable le plus fréquemment rapporté lors de l’utilisation récréative de la psilocybine.
Des risques
Les personnes utilisant la psilocybine dans des environnements non contrôlés peuvent adopter des comportements imprudents, comparables à ceux observés sous l’influence de l’alcool.
Certaines personnes peuvent éprouver des altérations persistantes et désagréables de la perception (surtout visuelle), pouvant durer des semaines, voire des années après l’utilisation d’hallucinogènes.
Cette condition, connue sous le nom de trouble de la perception persistante d’hallucinogènes (HPPD), est souvent décrite comme des flashbacks. Un flashback est un rappel traumatique d’une expérience négative; dans le cas de l’utilisation d’hallucinogènes, un «mauvais voyage» peut être particulièrement dérangeant.
Les conséquences psychologiques de l’utilisation de la psilocybine peuvent inclure des hallucinations et des difficultés à distinguer le réel de l’imaginaire. Certains utilisateurs rapportent des effets désagréables, tels que la peur, l’agitation, la confusion, le délire, la psychose, ou des symptômes ressemblant à ceux de la schizophrénie, nécessitant parfois une intervention médicale d’urgence.
Dans la plupart des cas, ces effets indésirables sont traités avec des médicaments comme les benzodiazépines et disparaissent en 6 à 8 heures, au fur et à mesure que les effets de la psilocybine s’estompent.
Enfin, bien que le risque soit faible, certains utilisateurs de psilocybine peuvent souffrir d’intoxication accidentelle en ingérant des champignons toxiques. Les symptômes d’intoxication peuvent inclure des spasmes musculaires, de la confusion et du délire.
Comme les champignons hallucinogènes et d’autres espèces toxiques coexistent dans de nombreux environnements, il est conseillé de retirer régulièrement les champignons des zones où les enfants jouent pour éviter des ingestations accidentelles. La plupart des cas d’ingestion accidentelle entraînent des symptômes gastro-intestinaux mineurs, seuls certains nécessitant des soins médicaux.
Potentiel d’abus
La psilocybine ne crée pas de dépendance physique, et aucun symptôme de sevrage physique n’est attendu après l’arrêt de son utilisation. Cependant, une tolérance à ses effets peut se développer avec une utilisation régulière. De plus, la tolérance croisée peut se produire avec d’autres substances, telles que le LSD et la mescaline, ce qui signifie que les utilisateurs doivent attendre plusieurs jours entre les doses pour ressentir pleinement les effets.
Il est possible qu’après plusieurs jours d’utilisation, les individus éprouvent un retrait psychologique, rendant la distinction entre réalité et fantasme difficile. L’utilisation fréquente de la psilocybine est rarement souhaitable.
Développements récents sur les drogues psychédéliques
L’article d’opinion du BMJ préconise le reclassement des psychédéliques. James Rucker, psychiatre à l’Institut de psychiatrie du King’s College à Londres, soutient que les psychédéliques comme le LSD et la psilocybine devraient être reclassés légalement pour favoriser la recherche sur leurs applications cliniques.
Une analyse des données de 135 000 participants, dont 19 000 ayant consommé des drogues telles que le LSD et les champignons magiques, montre que l’utilisation de psychédéliques n’augmente pas le risque de problèmes de santé mentale, ce qui est un résultat encourageant pour la recherche.
La psilocybine, bien qu’étant une substance illégale, se trouve naturellement dans certains champignons. D’autres substances de cette classe comprennent la mescaline, le LSD et le DMT. Les hallucinogènes modifient la perception sensorielle, visuelle et les émotions.
Bien que la psilocybine ne soit pas considérée comme addictive et que les risques de symptômes graves soient faibles, l’expérimentation avec cette substance comporte des dangers. Les utilisateurs peuvent connaître des réactions psychologiques indésirables suffisamment graves pour nécessiter une intervention médicale, et les effets à long terme de la psilocybine sur la santé physique et mentale demeurent incertains.