Le cancer du poumon est souvent associé au tabagisme ou à l’exposition à certains produits chimiques, sans distinction de sexe ou d’origine ethnique. Cependant, il est essentiel de reconnaître que des recherches récentes mettent en lumière des différences significatives entre les hommes et les femmes concernant cette maladie, en particulier le cancer du poumon.
Selon l’American Cancer Society, le cancer du poumon se classe comme le deuxième type de cancer le plus courant chez les hommes et les femmes, avec plus de 200 000 Américains qui devaient être diagnostiqués en 2017. Malgré le fait que les femmes fument moins que les hommes, elles représentent toujours près de la moitié des nouveaux cas. De plus, alors que le taux de mortalité par cancer chez les hommes a diminué depuis 1990, celui des femmes continue d’augmenter.
Cet article se concentre spécifiquement sur le cancer du poumon chez les femmes, en explorant les signes et les symptômes de cette maladie.
Facteurs de risque
Les facteurs de risque de développer un cancer du poumon sont similaires chez les hommes et les femmes et comprennent :
- Antécédents familiaux
- Antécédents médicaux de cancer du poumon ou d’autres maladies
- Exposition à l’amiante, à la fumée ou au radon
- Mauvaise alimentation
- Consommation de tabac
- Exposition à la fumée secondaire
Le tabagisme ou l’exposition à la fumée secondaire demeure, de manière générale, le facteur de risque le plus important associé au cancer du poumon. Toutefois, chez les non-fumeurs, les femmes semblent plus à risque que les hommes. Une étude a révélé qu’aux États-Unis et en Europe, environ 20 % des femmes atteintes d’un cancer du poumon n’avaient jamais fumé, contre seulement 2 à 6 % des hommes non-fumeurs.
Les chercheurs suggèrent que cette différence pourrait indiquer des variations dans les risques et la progression du cancer du poumon entre les sexes.
Symptômes
Les hommes et les femmes présentent des symptômes similaires de cancer du poumon, qui peuvent inclure :
- Toux persistante et aggravante
- Douleur thoracique continue
- Crachats de sang
- Essoufflement
- Respiration sifflante
- Enrouement
- Difficulté à avaler
- Perte d’appétit
- Perte de poids
- Fatigue
- Infections pulmonaires récurrentes, telles que la pneumonie ou la bronchite
Toute personne éprouvant ces symptômes est fortement conseillée de consulter un médecin pour discuter de ses préoccupations.
Les types
Il existe plusieurs types de cancer du poumon, mais deux d’entre eux sont particulièrement fréquents chez les femmes.
Cancer du poumon à petites cellules
Le cancer du poumon à petites cellules est la forme la plus agressive et présente souvent peu de symptômes, ce qui permet à la maladie de progresser rapidement et de se propager avant que la personne ne soit consciente de sa condition.
Pratiquement tous les cas de cancer du poumon à petites cellules sont liés à l’usage du tabac.
Adénocarcinome
L’adénocarcinome est un type de cancer du poumon non à petites cellules et est la forme la plus courante chez les femmes et les non-fumeurs. Il est souvent localisé à l’extérieur des poumons et a tendance à se propager à d’autres parties du corps au stade initial de la maladie.
Les deux types de cancer du poumon peuvent progresser rapidement, rendant le diagnostic et le traitement précoces cruciaux.
Le diagnostic est souvent établi à l’aide de techniques de balayage et d’imagerie, comme les radiographies et les IRM, ainsi que par des biopsies de tissus pulmonaires.
Causes génétiques et hormonales
Des recherches suggèrent qu’il peut exister des différences génétiques et hormonales, ou une combinaison des deux, qui expliqueraient les variations dans le développement du cancer du poumon et la survie des femmes.
Génétique
Les chercheurs ont identifié plusieurs gènes susceptibles d’expliquer pourquoi les femmes sont affectées différemment par le cancer du poumon. Certains de ces gènes sont héréditaires, tandis que d’autres sont activés par l’exposition au tabac.
K-ras
La mutation K-ras, si elle est présente, peut accélérer la croissance des tumeurs cancéreuses et augmenter leur propension à se propager.
Il est suggéré que K-ras pourrait rendre la croissance du cancer plus agressive lorsqu’il est exposé à l’œstrogène, l’hormone sexuelle féminine, ainsi qu’à d’autres hormones.
GRPR
Le récepteur peptidique gastrique (GRPR) est associé à la croissance des cellules cancéreuses. Comme K-ras, il est plus actif chez les femmes et peut être stimulé par l’exposition aux œstrogènes.
EGFR
Le facteur de croissance épidermique (EGFR) est une protéine couramment observée dans les cancers du poumon. Les mutations du gène produisant l’EGFR apparaissent significativement plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes.
De nouveaux médicaments ciblant spécifiquement ces anomalies sont en développement, rendant le dépistage génétique essentiel pour identifier les candidates potentielles à ces traitements.
HER2
HER2, une autre protéine de la famille de l’EGFR, est impliquée dans de nombreux cas d’adénocarcinomes et est associée à une survie diminuée chez les femmes atteintes de cancer du poumon.
Hormonal
Des récepteurs d’œstrogène sont présents sur les cellules cancéreuses tant chez les hommes que chez les femmes. Des études ont montré que l’œstrogène favorise la croissance des cellules tumorales, et les traitements qui bloquent cette hormone peuvent aider à ralentir la progression des cellules cancéreuses.
Il a également été observé que l’exposition d’une femme à l’œstrogène tout au long de sa vie peut influencer son risque de cancer du poumon. Les facteurs influençant cette exposition incluent :
- Nombre de grossesses
- Âge lors de la première menstruation
- Âge à la ménopause
- Détails du cycle menstruel
Traitement
Le traitement du cancer du poumon varie selon le stade de la maladie au moment du diagnostic. Une petite tumeur avec peu ou pas de propagation peut souvent être retirée chirurgicalement. Dans certains cas, une chimiothérapie ou une radiothérapie peut être recommandée pour accompagner la chirurgie afin d’éliminer toutes les cellules cancéreuses.
Si le cancer a déjà largement progressé, la chirurgie n’est généralement pas envisageable, et le cancer est souvent considéré comme incurable. Dans ce cas, une radiothérapie pourrait être suggérée pour contrôler les complications ou soulager la douleur.
Traditionnellement, il n’y a pas de distinction dans le traitement du cancer du poumon entre hommes et femmes. Cependant, les recherches sur les différences hormonales et génétiques ont conduit à de nouvelles thérapies qui peuvent s’avérer plus efficaces chez les femmes, notamment celles qui ne fument pas.
Nouvelles Perspectives pour 2024
Les dernières études montrent que la recherche sur le cancer du poumon chez les femmes progresse rapidement, avec des approches innovantes en matière de traitement et de prévention. En 2024, des essais cliniques explorent l’efficacité de thérapies ciblées qui s’adaptent aux profils génétiques des patientes. De plus, des données récentes soulignent l’importance de la détection précoce. Les femmes, en raison de leurs facteurs de risque uniques, devraient être encouragées à participer à des programmes de dépistage réguliers.
Les recherches continuent d’explorer les liens entre les hormones et le cancer, avec un accent particulier sur les traitements qui pourraient moduler ces effets. Des études récentes révèlent également des disparités dans l’accès aux soins pour les femmes, ce qui nécessite une attention accrue pour garantir que toutes les patientes aient accès aux soins nécessaires.
En somme, bien que le cancer du poumon représente un défi important, les avancées scientifiques et médicales offrent de l’espoir. La sensibilisation, le dépistage précoce et des traitements personnalisés sont des éléments clés pour améliorer le pronostic des femmes atteintes de cette maladie.