Le placenta et sa santé sont essentiels à la santé de la grossesse et au développement du fœtus. Cet organe fournit de l’oxygène, des nutriments et filtre les déchets fœtaux pendant la grossesse.
Il joue également un rôle crucial dans la production d’hormones et protège le fœtus contre les bactéries et les infections.
Le placenta, riche en sang, est attaché à la paroi utérine et se connecte au bébé via le cordon ombilical.
Le plus souvent, le placenta s’attache au sommet ou au côté de la paroi utérine. Cependant, il peut parfois se développer ou s’attacher à l’utérus d’une manière susceptible de causer des problèmes de santé.
Facteurs de risque
De nombreux facteurs influencent la santé du placenta, notamment :
- Ethnicité
- Histoire de tabagisme
- Hypertension
- Grossesse gémellaire
- Troubles de la coagulation sanguine chez la mère
- Antécédents de chirurgie utérine comme une césarienne
- Histoire de problèmes placentaires
- Consommation de substances, comme l’usage de la cocaïne
- Traumatismes abdominaux, par exemple dus à une chute
- Âge maternel – les femmes de plus de 40 ans présentent un risque accru
- Rupture prématurée des membranes – le risque augmente si le sac amniotique se rompt trop tôt.
Il existe de nombreuses complications qui peuvent affecter le placenta. Les troubles les plus fréquents sont abordés ci-dessous.
Placenta previa
Le placenta praevia est une affection où le placenta se fixe très bas à la paroi de l’utérus, recouvrant partiellement ou complètement le col de l’utérus.
Cette condition survient dans 0,5 à 1 % des grossesses, mais elle peut parfois se résoudre à mesure que la grossesse progresse.
Le placenta previa est plus fréquent chez les femmes qui sont :
- Noires ou d’autres races minoritaires
- Plus âgées
- Fumeuses
- Avoir des antécédents d’avortement, de césarienne ou d’autres interventions chirurgicales utérines
- Enceintes de jumeaux ou plus.
Il existe deux types de placenta previa : marginal et complet. Le placenta marginal ne recouvre que partiellement le col de l’utérus, tandis que le placenta complet le recouvre entièrement.
Le placenta previa peut provoquer des saignements vaginaux avant et pendant la naissance, et ces saignements peuvent être graves.
Les complications potentielles incluent :
- Déchirure placentaire
- Risque accru d’infection fœtale
- Saignement
- Contractions
- Travail prématuré.
Souvent, une césarienne sera nécessaire pour garantir un accouchement en toute sécurité.
Rupture du placenta
Le décollement placentaire se produit lorsque le placenta se sépare de l’utérus durant la grossesse. Cette séparation peut être partielle ou complète.
Ce trouble est le plus courant au troisième trimestre et survient dans jusqu’à 1 grossesse sur 100.
Le décollement placentaire est la principale cause de mortalité fœtale et néonatale, entraînant également des taux élevés d’accouchement prématuré et de restriction de croissance fœtale.
Le risque de décollement placentaire peut être augmenté par :
- Traumatismes abdominaux
- Rupture prématurée des membranes
- Tabagisme
- Consommation de cocaïne
- Antécédents de décollement placentaire
- Anomalies utérines
- Hypertension artérielle maternelle ou gravidique
- Placenta circonvallé.
Les femmes enceintes présentant un décollement placentaire peuvent éprouver des saignements vaginaux, des douleurs abdominales, des contractions continues et des anomalies du rythme cardiaque fœtal.
Le diagnostic repose sur les symptômes et nécessite un traitement adapté à la gravité des cas.
Étant donné le rôle essentiel du placenta dans l’apport d’oxygène et de nutriments, le décollement peut entraîner une privation de ces éléments vitaux, provoquant un développement anormal du fœtus, un accouchement prématuré, une restriction de croissance fœtale et même la mortinatalité.
Insuffisance placentaire
Comme mentionné précédemment, le placenta est crucial pour le développement du fœtus, fournissant des nutriments et de l’oxygène tout en filtrant les déchets. Cependant, il peut parfois mal fonctionner, entraînant une insuffisance placentaire.
Cette condition entraîne souvent une restriction de croissance fœtale et un faible poids à la naissance.
Les femmes souffrant d’insuffisance placentaire peuvent constater une diminution des mouvements fœtaux et une taille d’utérus plus petite que prévu.
Les conséquences peuvent affecter à la fois la mère et le fœtus, avec un risque accru en cas de diabète ou d’hypertension.
Les symptômes d’insuffisance placentaire peuvent inclure :
- Décollement placentaire (voir ci-dessus)
- Travail prématuré et accouchement
- Prééclampsie.
La prééclampsie se caractérise par une pression artérielle élevée et la présence de protéines dans l’urine. Les signes incluent un gain de poids excessif, un œdème, des maux de tête et une hypertension.
Les risques pour le fœtus et le nourrisson en cas d’insuffisance placentaire comprennent :
- Privation d’oxygène à la naissance, pouvant entraîner des conditions comme la paralysie cérébrale
- Des troubles d’apprentissage
- Hypothermie
- Hypoglycémie
- Polycythémie
- Accouchement prématuré
- Nécessité d’une césarienne
- Mortinaissance.
Une insuffisance placentaire précoce peut aggraver les problèmes rencontrés par le bébé.
Bien qu’il n’existe pas de remède, un suivi régulier et des soins prénataux sont essentiels.
Les professionnels de santé recommandent souvent :
- Des examens de suivi plus fréquents
- Des enregistrements des mouvements fœtaux
- Une éducation sur la surveillance des symptômes de la prééclampsie
- Du repos au lit
- Des injections de stéroïdes avant 32 semaines si un travail prématuré est suspecté
- Une évaluation par des spécialistes de la médecine fœtale à haut risque.
Dans les cas graves, une hospitalisation peut être nécessaire.
Infarctus du placenta
Les infarctus du placenta sont des zones de tissu mort dans le placenta, souvent causées par des complications vasculaires.
Cette anomalie peut réduire le flux sanguin vers les zones touchées, entraînant parfois une restriction de croissance fœtale ou la mort. Ils sont plus fréquents chez les femmes souffrant d’hypertension sévère.
Accreta du placenta
L’accreta du placenta se manifeste dans 1 grossesse sur 2500. Le placenta et ses vaisseaux s’attachent profondément dans la paroi utérine.
Cette condition grave se décline en trois formes :
- Accreta : le placenta est attaché au muscle de l’utérus
- Increta : le placenta pénètre le muscle de l’utérus
- Percréta : le placenta traverse toute la paroi utérine et s’attache aux organes environnants.
Les facteurs de risque sont principalement inconnus, mais incluent des antécédents de placenta previa et de césariennes antérieures.
Les complications peuvent inclure des saignements vaginaux au troisième trimestre, des hémorragies post-partum graves, une césarienne et une hystérectomie subséquente.
Développements récents sur les placentas
Les recherches récentes ont révélé que le modèle de placenta pourrait éclairer la manière dont les pathogènes atteignent un enfant à naître.
Des études ont permis de mieux comprendre comment des pathogènes comme le virus Zika passent de la mère à l’enfant, entraînant des malformations congénitales.
Concernant la consommation du placenta, un examen récent indique qu’aucune preuve scientifique ne soutient les prétendus avantages pour la santé, ni n’assure que cette pratique soit sans risque.
Il est essentiel de discuter avec votre fournisseur de soins de santé de votre risque personnel de développer des anomalies placentaires et de bénéficier de recommandations sur la prévention et le traitement.