Augmentation du Risque de Cancer du Sein Liée aux Viandes Transformées

Une nouvelle recherche fournit une preuve supplémentaire des méfaits des viandes transformées, après avoir lié la consommation de ces aliments à un risque accru de cancer du sein.

Saucisse sur une fourchette, symbole des risques associés à la viande transformée

D’après une analyse de plus de 260 000 femmes, les chercheurs ont constaté que le risque de cancer du sein augmentait de plus d’un cinquième chez celles qui consommaient plus de 9 grammes de viande transformée par jour, soit environ deux saucisses par semaine.

Cependant, l’équipe n’a trouvé aucun lien entre l’apport en viande rouge et le risque de cancer du sein.

La professeure Jill Pell, directrice de l’étude et responsable de l’Institut de la santé et du bien-être de l’Université de Glasgow au Royaume-Uni, et ses collègues ont récemment rendu compte de leurs conclusions.

Les viandes transformées sont celles qui ont été modifiées pour améliorer leur saveur ou prolonger leur durée de conservation. Les saucisses, le bacon, les hot-dogs et le salami ne sont que quelques exemples de viandes transformées.

Mais tandis que ces aliments peuvent émoustiller les papilles gustatives, ils font peu pour notre santé. En 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé que les viandes transformées augmentaient le risque de cancer colorectal, tandis que les viandes rouges étaient jugées « probablement cancérigènes » pour les humains. Cette conclusion a été établie à partir d’un examen de plus de 800 études.

Des recherches antérieures ont également suggéré que les viandes transformées et rouges pouvaient augmenter le risque de cancer du sein. Le professeur Pell et ses collègues ont cherché à approfondir cette association avec leur nouvelle étude.

Viandes transformées et cancer du sein

La recherche a inclus des données sur 262 195 femmes âgées de 40 à 69 ans. Toutes les femmes faisaient partie de UK Biobank, qui est une étude de santé en cours portant sur 500 000 adultes du Royaume-Uni.

Le professeur Pell et son équipe ont utilisé ces données pour calculer l’ingestion de viande rouge et de viande transformée par les femmes, et l’incidence du cancer du sein a été identifiée à l’aide du registre du cancer et des données d’hospitalisation.

Au total, 4 819 femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein après 7 ans de suivi.

Comparativement aux femmes qui consommaient le moins de viandes transformées, celles qui en consommaient au moins 9 grammes par jour présentaient un risque accru de cancer du sein de 21 %.

Il n’y avait aucune association entre la consommation de viande rouge – comme le bœuf et le veau – et le risque de cancer du sein.

Les chercheurs ont ensuite combiné leur analyse avec les résultats de 10 études antérieures qui ont examiné la consommation de viandes rouges et transformées et le risque de cancer du sein, leur permettant d’évaluer le lien chez 1,65 million de femmes.

Cela a révélé un risque accru de 9 % de cancer du sein post-ménopausique avec l’apport de viande transformée. Encore une fois, aucun lien n’a été trouvé entre la consommation de viande rouge et le risque de cancer du sein.

Ces résultats sont demeurés significatifs après la prise en compte d’autres facteurs alimentaires, ainsi que des facteurs de style de vie, sociodémographiques et du poids.

Commentant les résultats, le co-auteur de l’étude, Naveed Sattar – qui travaille à l’Institut des sciences cardiovasculaires et médicales de l’Université de Glasgow – a déclaré :

« En plus des effets déjà connus de la viande transformée sur d’autres types de cancer, cela ajoute des preuves supplémentaires qu’il peut avoir un effet délétère sur le cancer du sein, en particulier chez les femmes ménopausées. »

Cependant, plus de recherches sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Perspectives actuelles et recherches futures

À la lumière de ces nouvelles données, il est crucial d’explorer plus en profondeur la relation entre les viandes transformées et divers types de cancer. Les professionnels de santé doivent informer les patients des risques potentiels associés à une consommation excessive de ces aliments, tout en promouvant une alimentation équilibrée riche en fruits, légumes et protéines maigres.

De récentes études ont également souligné l’importance de la qualité de l’alimentation dans la prévention du cancer. Par exemple, une étude parue cette année a révélé que les régimes riches en antioxydants peuvent contrebalancer certains effets néfastes des viandes transformées, soulignant ainsi l’importance d’un mode de vie sain.

De plus, la recherche sur les mécanismes biologiques sous-jacents à ces associations pourrait ouvrir la voie à de nouvelles stratégies préventives. Comprendre comment les substances chimiques présentes dans les viandes transformées interagissent avec le métabolisme humain est une étape essentielle pour développer des recommandations diététiques précises.

En résumé, bien qu’il existe encore des questions sans réponse, cette étude renforce l’idée que la modération dans la consommation de viandes transformées est essentielle pour la santé des femmes, et en particulier pour la prévention du cancer du sein.

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