Une nouvelle étude apporte de l’espoir pour les personnes atteintes de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). L’immunothérapie pourrait ralentir considérablement la progression de la maladie, et les résultats préliminaires sont prometteurs.
La SLA est une condition neurodégénérative qui affecte les cellules nerveuses responsables du mouvement des muscles, tant dans le cerveau que dans la moelle épinière.
Dans cette maladie, les cellules nerveuses se détériorent progressivement, entraînant une faiblesse musculaire généralisée, des difficultés à respirer, à parler et à avaler.
Finalement, cette pathologie conduit à une paralysie complète, à une insuffisance respiratoire et, hélas, à la mort.
La SLA, également connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig, du nom du célèbre joueur de baseball, touche plus de 20 000 personnes aux États-Unis à un moment donné.
En outre, plus de 6 000 nouveaux cas de SLA sont diagnostiqués chaque année aux États-Unis.
Actuellement, il n’existe pas de remède pour la SLA. Les traitements disponibles permettent de retarder la progression de la maladie, mais de manière limitée.
La Food and Drug Administration (FDA) a approuvé deux médicaments pour traiter la SLA; l’un prolonge la vie de deux à trois mois sans améliorer les symptômes, tandis que l’autre aide à ralentir le déclin des fonctions quotidiennes.
Cependant, des recherches innovantes apportent un nouvel espoir pour un traitement plus efficace de la SLA. Sous la direction du Dr Stanley H. Appel, co-directeur de l’Institut neurologique méthodiste de Houston, une étude a été menée sur les effets de l’immunothérapie sur les patients atteints de cette maladie.
Plus précisément, l’équipe a injecté un type de cellules T immunitaires, appelées cellules T régulatrices (Tregs), chez trois patients atteints de SLA. C’est la première fois que cette thérapie est étudiée chez l’homme.
Les résultats ont été publiés dans la revue
Étudier le rôle de Tregs dans la SLA
Les Tregs jouent un rôle crucial dans la modulation de l’inflammation qui caractérise la SLA et qui accélère la progression de la maladie.
«Nous avons constaté, note le Dr Appel, qu’un grand nombre de nos patients SLA avaient non seulement de faibles taux de Treg, mais aussi que leurs Treg ne fonctionnaient pas correctement.
Ainsi, les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’augmentation des niveaux de Tregs chez ces patients pourrait ralentir la maladie.
« Nous pensions que l’amélioration du nombre et de la fonction des Tregs aurait un impact sur la progression de leur maladie », explique le Dr Appel.
Les participants ont subi une procédure connue sous le nom de leucaphérèse, souvent utilisée pour traiter les patients atteints de leucémie. Cette méthode consiste à extraire le sang des patients et à le «filtrer» à l’aide d’une machine spéciale qui sépare les globules blancs des globules rouges.
Dans ce cas, les chercheurs ont isolé les Tregs des globules rouges et les ont développés ex vivo. Une fois terminées, les globules rouges ont été retournés dans le flux sanguin.
Les chercheurs ont remarqué que pour les patients dont les Tregs ne fonctionnaient pas correctement, la normalisation des cellules se produisait une fois à l’extérieur du corps.
Tout au long de l’étude, les participants ont reçu huit injections de Treg, et leur progression a été évaluée à l’aide de deux échelles standardisées de progression de la SLA.
«D’une condamnation à mort à une condamnation à perpétuité»
Le Dr Jason Thonhoff, auteur principal de l’étude et neurologue à Houston, a approfondi les résultats de la recherche. Il déclare: «Une personne a environ 150 millions de Treg circulant dans le sang à un moment donné. »
« Chaque dose de Tregs administrée aux patients dans cette étude a entraîné une augmentation d’environ 30 à 40 % par rapport aux niveaux normaux », ajoute le Dr Thonhoff.
« Comme nous le croyions, nos résultats ont montré qu’il était sûr d’augmenter leurs niveaux de Treg », explique le Dr Appel. Le Dr Thonhoff précise: «Le ralentissement de la progression de la maladie a été observé après chaque série de quatre perfusions de Treg.
« Ce qui nous a surpris », continue-t-il, « c’est que la progression de leur SLA a considérablement ralenti pendant qu’ils recevaient des infusions de Treg fonctionnant correctement. »
« Mon espoir est que cette recherche transforme la SLA d’une condamnation à mort en une condamnation à perpétuité. Elle ne guérira pas la maladie, mais nous pouvons vraiment faire une différence », conclut le Dr Stanley H. Appel.
Le Dr Thonhoff partage également son optimisme concernant les résultats et les perspectives de traitements futurs. Il ajoute: «De plus grandes études seront nécessaires pour déterminer l’efficacité à long terme de cette approche, mais en tant que clinicien et chercheur spécialisé dans la SLA, je ressens un réel enthousiasme face à l’espoir que ces résultats initiaux offrent.
Perspectives de recherche et innovations
À l’horizon 2024, il est essentiel de poursuivre ces recherches afin de mieux comprendre comment les Tregs peuvent être manipulés pour maximiser leurs effets bénéfiques. Des études supplémentaires visent à identifier les biomarqueurs qui pourraient prédire la réponse au traitement par immunothérapie.
En parallèle, des essais cliniques plus larges sont envisagés pour évaluer l’impact de cette approche sur un plus grand nombre de patients. Ces recherches pourraient conduire à des protocoles de traitement standardisés, permettant d’intégrer l’immunothérapie dans la prise en charge globale de la SLA.
Enfin, il est crucial d’explorer la combinaison de l’immunothérapie avec d’autres traitements existants pour optimiser les résultats pour les patients, en transformant la maladie en une condition gérable, offrant ainsi une meilleure qualité de vie.