Somnambulisme : Comprendre ses Causes et Prévenir ses Risques

Le somnambulisme est un type de parasomnie, un comportement perturbateur anormal qui se manifeste durant le sommeil. On l’observe le plus souvent chez les enfants âgés de 3 à 8 ans. En effet, le somnambulisme a une composante héréditaire et tend à disparaître spontanément à l’adolescence.

Les somnambules peuvent sauter du lit, se déplacer dans leur domicile, ou même réaliser diverses activités telles que manger, réorganiser des meubles, quitter la maison et, dans certains cas extrêmes, conduire une voiture. Généralement, ces individus n’ont aucun souvenir de leurs actions nocturnes.

La cause du somnambulisme demeure mal comprise, bien qu’elle soit rarement liée à des problèmes médicaux ou psychiatriques graves. Le traitement se concentre sur l’amélioration de l’hygiène du sommeil, l’identification et la gestion des facteurs déclenchants, ainsi que la protection des somnambules.

Faits rapides sur le somnambulisme

Voici quelques points clés concernant le somnambulisme. Pour plus de détails, veuillez consulter l’article principal.

  • Les parasomnies, fréquentes dans la population générale, résultent des transitions cérébrales entre le sommeil rapide (REM), le sommeil lent (NREM) et l’éveil.
  • Le somnambulisme représente une déconnexion partielle entre l’état de veille et le sommeil, survenant pendant le sommeil NREM.
  • Environ 15 % des enfants sont touchés par le somnambulisme, qui atteint son pic entre 8 et 12 ans, et se résout généralement durant l’adolescence.
  • Les enfants somnambules parlent souvent dans leur sommeil et peuvent faire des terreurs nocturnes.
  • Pour la plupart des enfants, aucun traitement n’est nécessaire, car ils ne se souviennent pas de leurs incidents nocturnes.
  • Le somnambulisme peut persister à l’âge adulte dans 20 % des cas.
  • Environ 2,5 % de la population adulte souffre de somnambulisme.
  • Un tiers de la population connaîtra un épisode de somnambulisme au cours de sa vie.
  • Le risque de développer un somnambulisme est multiplié par dix si un ou deux parents en ont souffert.
  • Le stress joue un rôle significatif dans le déclenchement du somnambulisme.
  • La consommation de drogues et d’alcool est également liée à l’activité somnambule.
  • Il est important d’assurer la sécurité des somnambules en les ramenant doucement au lit sans les réveiller complètement.

Qu’est-ce que le somnambulisme?

Le somnambulisme est une parasomnie – un événement indésirable qui se produit pendant le sommeil. D’autres parasomnies incluent la paralysie du sommeil, les éveils confusionnels et les terreurs nocturnes.

Un homme somnambule sur un toit, illustrant un incident de somnambulisme.

Ce trouble de l’excitation se produit lorsque le cerveau est en sommeil profond non-rapide (NREM, étapes 3 et 4), souvent durant le premier tiers de la nuit.

D’une certaine manière, le somnambulisme est une erreur dans le timing et l’équilibre, où un stimulus déclenche le cerveau à sortir du sommeil profond vers un état intermédiaire entre le sommeil et l’éveil. Comme les rêves ne se produisent que pendant le sommeil paradoxal, les somnambules n’interagissent pas avec leurs rêves.

Un épisode de somnambulisme peut durer de plusieurs minutes à une heure.

Les personnes somnambules qui sont réveillées durant ces épisodes sont souvent désorientées et confuses. Leur esprit est endormi, mais leur corps est éveillé, leur permettant de réaliser des comportements complexes tels que se nourrir, marcher ou converser.

Lors des épisodes de somnambulisme, l’individu présente une sensibilité réduite à son environnement. Cela peut entraîner des accidents : ils peuvent trébucher sur des meubles, se heurter à des miroirs, traverser une fenêtre ou tomber dans les escaliers, ce qui peut provoquer des blessures.

La fréquence des épisodes varie d’une personne à l’autre : certains ne connaissent que des événements isolés, tandis que d’autres peuvent en vivre plusieurs par nuit.

La plupart des épisodes de somnambulisme ne causent ni dommages ni blessures. Souvent, les somnambules retournent simplement au lit sans incident ou se réveillent dans une partie différente de la maison.

Causes du somnambulisme

Le sommeil NREM est la phase la plus profonde du cycle de sommeil, lorsque le cerveau résiste le mieux à l’éveil. C’est un moment crucial pour la réparation cérébrale et l’équilibre des neurotransmetteurs et des hormones.

La cause exacte du somnambulisme reste floue, bien que des recherches aient montré que les enfants sont particulièrement vulnérables, leur cerveau étant encore en développement.

Parmi les déclencheurs connus du somnambulisme, on trouve :

  • Troubles du sommeil comorbides, notamment l’apnée obstructive du sommeil (AOS)
  • Privation de sommeil
  • Consommation d’alcool
  • Fièvre ou maladie
  • Cycles menstruels ou grossesse
  • Fatigue extrême ou exercices intenses
  • Stimuli environnementaux
  • Vessie pleine
  • Dormir dans un environnement inconnu
  • Stress émotionnel ou situationnel
  • Anxiété de séparation chez l’enfant
  • Médicaments, y compris les phénothiazines, l’hydrate de chloral, le zolpidem et le lithium.

Certaines conditions médicales comme les AVC, les traumatismes crâniens, les migraines ou les épilepsies peuvent également contribuer aux épisodes de somnambulisme.

Signes et symptômes du somnambulisme

Le terme somnambulisme recouvre une variété de mouvements et d’activités atypiques pendant le sommeil. Certains comportements peuvent être étranges et potentiellement dangereux, tels que conduire une voiture ou manipuler une arme.

Une femme en phase de somnambulisme, illustrant les comportements associés.

Voici quelques exemples de somnambulisme :

  • Être assis au lit avec un regard vide
  • Se déplacer dans la pièce ou la maison
  • Uriner dans des endroits inappropriés (par exemple, dans un placard)
  • Réorganiser les meubles
  • Essayer de sortir par une fenêtre
  • Quitter le domicile
  • Conduire un véhicule
  • S’engager dans des activités sexuelles.

Bien que la majorité des incidents soient inoffensifs, le somnambulisme peut s’avérer dangereux et causer des blessures graves à la personne concernée ou à autrui.

Un somnambule est généralement dans un état de conscience altérée, avec un jugement défaillant. Lorsqu’ils sont informés de leur comportement le lendemain, ils peuvent être surpris, n’ayant pas de souvenir de leurs actions nocturnes. Certains adultes somnambules peuvent seulement se souvenir de fragments ou d’impressions floues de leurs épisodes.

Diagnostic du somnambulisme

Les personnes ayant plus d’un épisode occasionnel de somnambulisme devraient consulter un professionnel de santé pour une évaluation approfondie. La plupart du temps, le diagnostic repose sur un bon historique médical.

Le médecin examinera les antécédents médicaux du patient et son état de santé actuel. Il est souvent demandé de tenir un journal de sommeil qui détaille des événements tels que l’heure de survenue, la durée, les mouvements réalisés, et si des déclencheurs identifiables sont présents. Des analyses sanguines peuvent également être effectuées pour exclure des déséquilibres hormonaux.

Pour identifier d’autres troubles du sommeil tels que l’AOS, une étude du sommeil (polysomnographie) peut être recommandée aux adultes somnambules. Un électroencéphalogramme (EEG) peut également être réalisé pour déterminer si le somnambulisme pourrait être lié à des crises épileptiques, car des anomalies de l’EEG ont été constatées chez 47 % des patients atteints de parasomnies.

Traitement et prévention du somnambulisme

Bien que la qualité du sommeil ne soit généralement pas affectée par des épisodes occasionnels de somnambulisme, des récidives peuvent susciter des préoccupations majeures pour les somnambules et leurs familles, et nuire à l’individu concerné.

Une femme dormant paisiblement, illustrant l'importance d'un bon sommeil.

Les épisodes de somnambulisme qui surviennent rarement (une ou deux fois par mois) ne nécessitent pas de traitement médical, mais plutôt une assurance que cette condition est souvent bénigne et se résout d’elle-même.

Étant donné que le somnambulisme peut entraîner des accidents, des mesures de sécurité doivent être mises en place.

Voici quelques mesures de sécurité à envisager :

  • Verrouiller les fenêtres et portes menant à l’extérieur
  • Placer les matelas sur le sol ou utiliser un sac de couchage
  • Garder la zone de sommeil dégagée et retirer les objets dangereux de la chambre, y compris les miroirs et tout ce qui pourrait entraver le passage
  • Conserver les armes à feu ou autres armes verrouillées et hors de portée
  • Utiliser un rembourrage sur les meubles aux alentours et sur le sol près du lit
  • Si possible, opter pour une chambre au rez-de-chaussée dans une maison à plusieurs niveaux
  • Installer une alarme sur la porte de la chambre
  • Installer une barrière ou une porte de sécurité en haut des escaliers.

Tous les épisodes de somnambulisme ne peuvent pas être évités. Cependant, il est possible de réduire leur fréquence en étant conscient des déclencheurs potentiels et en les gérant.

La gestion du somnambulisme implique :

  • Maintenir un horaire de sommeil régulier et dormir suffisamment
  • Créer un environnement de sommeil confortable avec une literie adéquate, des températures fraîches et un éclairage tamisé
  • Éliminer et gérer le stress, essentiel pour contrôler le somnambulisme
  • En cas de besoin, des traitements médicamenteux peuvent être envisagés pour contrôler les symptômes, tels que le lorazépam, le clonazépam, l’amitriptyline ou le trazodone.

Traiter d’autres troubles du sommeil, comme l’AOS, le syndrome des jambes sans repos, ou d’autres problèmes médicaux tels que le reflux gastro-œsophagien, la dépression et l’anxiété, peut également contribuer à réduire le somnambulisme.

Développements récents sur le somnambulisme

Des recherches récentes ont mis en lumière plusieurs aspects du somnambulisme qui méritent d’être soulignés.

Les somnambules ne ressentent souvent aucune douleur en cas d’accidents. Bien qu’ils présentent un risque accru de maux de tête et de migraines lorsqu’ils sont éveillés, ils ne semblent pas souffrir lorsqu’ils se blessent, selon des études publiées.

Une nouvelle étude a également révélé que le risque de somnambulisme infantile est génétiquement déterminé. D’après l’Académie américaine de médecine du sommeil, jusqu’à 17 % des enfants sont concernés, et les antécédents familiaux de somnambulisme augmentent la probabilité d’apparition de ce phénomène chez les enfants.

Le somnambulisme est donc une parasomnie qui se manifeste fréquemment dans certaines familles et touche principalement les jeunes enfants. Bien qu’il se résolve généralement à l’adolescence, environ 20 % des enfants somnambules continuent d’en faire l’expérience à l’âge adulte.

Pour la majorité des personnes, le somnambulisme est inoffensif. La clé de sa gestion réside dans le maintien d’un rythme de sommeil régulier et d’une attention particulière à l’environnement et aux comportements, visant à promouvoir la sécurité tout en évitant les déclencheurs identifiables.

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