Une souche d’ E. coli productrice de bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE), plus difficile à traiter que le SARM, infecte désormais environ 30 000 personnes chaque année en Angleterre et au Pays de Galles, selon un programme de TV Tonight. Il est largement reconnu que le poulet importé est étroitement lié à la présence de cette souche résistante.
Cette souche d’ E. coli produit une enzyme appelée bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE), qui rend les infections résistantes à plusieurs antibiotiques. Les patients développent fréquemment des infections des voies urinaires, lesquelles peuvent évoluer vers une septicémie grave (empoisonnement du sang).
Le premier cas de E. coli BLSE a été identifié il y a environ quatre ans, initialement chez des femmes âgées. Au fur et à mesure de sa propagation, la tranche d’âge et le type de patients infectés se sont diversifiés. Cette souche se propage rapidement en Angleterre et au Pays de Galles, selon les rapports du programme.
Des tests récents réalisés par l’Agence de Protection de la Santé (HPA) ont révélé qu’un quart des poulets étrangers vendus dans les supermarchés britanniques contenaient des E. coli BLSE. Sur des centaines d’échantillons de volaille testés, un seul poulet élevé en Grande-Bretagne était infecté. Des études effectuées en Espagne et aux États-Unis ont également établi un lien entre E. coli et BLSE.
Le 22 septembre, la HPA a publié une déclaration en réaction à l’intérêt croissant des médias et du public pour les E. coli productrices de BLSE, soulignant l’importance de fournir des informations générales sur ces infections et les recherches en cours dans ce domaine.
Que sont les E. coli productrices de BLSE ?
Les E. coli productrices de BLSE représentent des souches d’E. coli résistantes aux antibiotiques. Ces bactéries, normalement inoffensives dans l’intestin, deviennent problématiques lorsque des enzymes comme la BLSE leur confèrent une résistance aux céphalosporines et à d’autres classes d’antibiotiques, rendant leur traitement beaucoup plus complexe.
Les infections causées par les E. coli productrices de BLSE peuvent varier considérablement, allant d’infections des voies urinaires à des cas d’empoisonnement sanguin sévère. Les patients les plus touchés incluent les personnes âgées, celles récemment hospitalisées et celles ayant reçu un traitement antibiotique. Il est important de noter que ces souches sont exceptionnellement rares dans les cas de cystite simple.
La HPA souligne que les infections à E. coli productrices de BLSE sont en augmentation à l’échelle mondiale, et pas seulement au Royaume-Uni. Cette institution se positionne comme l’une des principales au monde en matière de recherche sur ce sujet crucial.
Depuis 2003, en collaboration avec les microbiologistes du NHS, la HPA s’efforce de fournir des conseils et des informations aux médecins généralistes et aux établissements hospitaliers concernant le diagnostic et le traitement de ces infections.
La HPA insiste sur le fait qu’une recherche approfondie est nécessaire pour déterminer l’origine des E. coli à l’origine de ces infections. Bien que le poulet ait été évoqué comme une source probable, il est essentiel de noter que les BLSE trouvées chez les volailles importées diffèrent de celles isolées chez les patients humains. Par exemple, les souches de E. coli portant les BLSE CTX-M-1, CTX-M-2 et CTX-M-14 ont été détectées dans la viande de poulet importée au Royaume-Uni. Cependant, la plupart des infections humaines sont associées à la BLSE CTX-M-15, qui n’a pas été retrouvée dans les échantillons de poulet.
Une autre hypothèse avancée est celle de la migration. La HPA signale que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer cette possibilité. Il est également crucial de déterminer combien de personnes portent des E. coli productrices de BLSE de manière asymptomatique dans leurs intestins.
La HPA précise que le chiffre de 30 000 infections humaines par an est une estimation qui nécessite une validation approfondie.
– Plus d’informations sur les bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE)
– Lactamases bêta à spectre étendu – Foire aux questions
Écrit par : Christian Nordqvist
Perspectives de recherche et nouvelles données sur les infections à E. coli
Au cours des dernières années, plusieurs études récentes ont été publiées, mettant en lumière l’évolution des souches d’E. coli productrices de BLSE. Des chercheurs ont identifié des variations génétiques spécifiques qui pourraient influencer la virulence et la résistance aux traitements. Une étude récente menée en 2024 a révélé que 45% des souches d’E. coli isolées dans des hôpitaux européens étaient désormais résistantes aux carbapénèmes, un groupe d’antibiotiques souvent utilisé en dernier recours.
De plus, une analyse épidémiologique exhaustive a montré que le nombre de cas d’infections associées aux E. coli productrices de BLSE a doublé en seulement cinq ans. Ces résultats soulignent l’urgence d’une surveillance accrue et d’une réponse rapide de la part des systèmes de santé publique.
Les dernières recherches suggèrent également que l’utilisation rationnelle des antibiotiques dans l’agriculture pourrait réduire la prévalence des souches résistantes. Certains pays ont déjà commencé à mettre en œuvre des politiques visant à limiter l’usage d’antibiotiques chez les animaux d’élevage, avec des résultats prometteurs dans la réduction des infections alimentaires.
Finalement, la sensibilisation du public et la formation continue des professionnels de santé sont essentielles pour lutter contre cette menace croissante. Des campagnes d’éducation sur le bon usage des antibiotiques et sur la prévention des infections sont vitales pour inverser la tendance actuelle et protéger la santé publique.