Comprendre Le Syndrome De Choc Toxique: Facteurs Et Prévention

Le syndrome de choc toxique (SCT) est une maladie potentiellement mortelle causée par une souche de bactéries staphylococciques ou streptococciques. Bien que les femmes âgées de 15 à 25 ans utilisant des tampons pendant leurs règles présentent un risque accru, cette condition peut toucher n’importe qui.

Le SCT a été identifié pour la première fois comme un danger pour la santé des femmes en âge de procréer en 1980, lorsque plusieurs femmes en bonne santé de différents États sont décédées suite à une maladie inexpliquée, caractérisée par une fièvre élevée, un choc et une défaillance multi-organique.

Des cas avaient été observés depuis les années 1920, mais c’est en 1980 que le SCT a été classé comme une maladie à déclaration obligatoire. Il est important de noter que le SCT reste rare, avec des études indiquant qu’il touche environ 3 femmes en âge de procréer sur 100 000 chaque année aux États-Unis. En 1980, l’incidence annuelle était de 6 sur 100 000 femmes âgées de 19 à 44 ans, mais après 1986, grâce à des régulations fédérales et à l’élimination des tampons superabsorbants, ce nombre a considérablement baissé. Selon l’Organisation nationale pour les maladies rares (NORD), il peut désormais être aussi bas que 1 sur 100 000.

Signes et symptômes

Illustration des signes du syndrome de choc toxique.

Il existe deux types de SCT :

  • SCT staphylococcique, causée par la bactérie staphylocoque
  • SCT streptococcique (STSS), causée par un streptocoque du groupe A, communément appelé « strep »

Les signes et symptômes du SCT se développent rapidement, souvent avec une forte fièvre soudaine comme première indication. Dans les heures suivantes, d’autres symptômes peuvent apparaître :

  • Vomissements
  • Diarrhée
  • Éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil, surtout sur les paumes et la plante des pieds
  • Rougeur des yeux, de la bouche et de la gorge
  • Évanouissements
  • Faiblesse générale
  • Douleurs musculaires
  • Vertiges
  • Confusion
  • Hypotension (pression artérielle basse)
  • Saisies
  • Maux de tête

Sans traitement rapide, la maladie peut évoluer vers une insuffisance rénale, un état de choc, voire la mort en moins de 48 heures. Il est crucial de consulter un médecin immédiatement si vous avez utilisé des tampons ou si vous avez une plaie infectée et présentez des symptômes décrits, et d’enlever tout tampon immédiatement.

Causes

Une proportion significative de cas de SCT est associée à l’utilisation de tampons, en particulier les tampons superabsorbants. D’autres causes incluent des blessures aux tissus mous, des complications liées à l’accouchement, des infections localisées telles que des furoncles ou l’utilisation de dispositifs contraceptifs comme des éponges.

Illustration de la bactérie streptococcique liée au SCT.

Environ 55 % des cas de SCT sont liés à l’utilisation de tampons, tandis que 15 % sont associés à des infections dues à l’accouchement ou à des plaies. De décembre 2015 à mars 2016, cinq cas de SCT menstruel ont été signalés dans le Michigan, dont quatre femmes utilisaient des tampons superabsorbants.

Les bactéries responsables du SCT sont courantes, se trouvant chez 20 à 30 % des individus sans causer de problèmes. La plupart des gens développent des anticorps protecteurs, mais certaines personnes peuvent ne pas en avoir. Les tampons superabsorbants, en restant trop longtemps dans le corps, peuvent devenir des réservoirs pour ces bactéries. De plus, les fibres des tampons peuvent endommager le vagin, permettant aux bactéries d’entrer dans la circulation sanguine.

Le SCT streptococcique peut survenir après un traumatisme mineur, une chirurgie, ou suite à une infection virale ou à l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Les bactéries pénètrent dans le corps par des plaies, des infections localisées, le vagin, la gorge ou des brûlures, produisant des toxines qui se diffusent dans la circulation sanguine, perturbant la régulation de la pression artérielle et entraînant une hypotension.

L’hypotension peut provoquer un état de choc, accompagné de vertiges et de confusion, tandis que les toxines attaquent les tissus et organes, l’insuffisance rénale étant une complication fréquente. Le SCT ne touche pas uniquement les jeunes femmes; il peut également affecter les hommes et les enfants. Les femmes utilisant un diaphragme ou une éponge contraceptive présentent un risque légèrement accru. Bien que rare, toute personne souffrant d’une infection staphylococcique ou streptococcique peut développer un SCT.

Diagnostic

Étant donné la rareté du SCT, la plupart des médecins n’ont jamais rencontré de cas. Il est crucial que les médecins identifient les symptômes indiquant un SCT, car l’évolution est rapide. Lors de l’examen, le médecin recherchera les symptômes courants et les signes d’insuffisance organique.

Des analyses de sang et d’urine sont effectuées pour évaluer la fonction organique. Les médecins chercheront notamment :

  • Une température supérieure à 39 à 40,5 degrés Celsius (102,02 à 104,9 degrés Fahrenheit)
  • Une pression artérielle dangereusement basse
  • Une éruption cutanée
  • Des preuves que trois organes ou plus ont été affectés par l’infection

Des prélèvements peuvent être réalisés pour rechercher d’éventuelles lésions dans le nez, la gorge, le vagin ou le sang. Des examens d’imagerie, tels qu’une tomodensitométrie ou une IRM, peuvent révéler des lésions tissulaires. Il est à noter que le SCT est une maladie à déclaration obligatoire, et les cas de SCT staphylococcique doivent être signalés aux autorités compétentes dans les 3 jours suivant le diagnostic.

Traitement

L’objectif principal de l’équipe médicale est de combattre l’infection et de soutenir les fonctions corporelles affectées. Les patients sont généralement hospitalisés, souvent en unité de soins intensifs.

Le traitement peut inclure :

  • Oxygène : généralement administré pour faciliter la respiration
  • Fluides : pour prévenir la déshydratation et stabiliser la pression artérielle
  • Dialyse : pour traiter l’insuffisance rénale en filtrant les toxines du sang
  • Soins des plaies : drainage et nettoyage des lésions cutanées, avec possibilité d’amputation dans les cas graves
  • Antibiotiques : administrés par voie intraveineuse
  • Immunoglobuline : transfusions de sang contenant des anticorps pour combattre les toxines, parfois en association avec des antibiotiques

Les patients réagissent généralement bien au traitement dans les jours qui suivent, mais peuvent nécessiter plusieurs semaines d’hospitalisation.

Prévention

Le risque de développer un SCT est très faible, mais un lien significatif a été établi entre l’utilisation de tampons et le risque de cette maladie.

Illustration d'une coupe menstruelle et son lien avec le risque de SCT.

Pour réduire les risques, les femmes sont conseillées de :

  • Se laver soigneusement les mains avant d’insérer un tampon
  • Utiliser les tampons d’absorbance les plus bas correspondant à leur flux
  • Changer les tampons régulièrement, conformément aux recommandations de l’emballage
  • Éviter d’utiliser plusieurs tampons simultanément
  • Insérer un tampon frais avant d’aller au lit et le remplacer immédiatement le matin
  • Retirer le tampon dès la fin des menstruations
  • Opter pour des serviettes hygiéniques ou des protège-slips à certains moments de leurs règles
  • Utiliser des minipads si le flux est léger

Les femmes utilisant un diaphragme, un capuchon ou une éponge contraceptive doivent suivre scrupuleusement les recommandations du fabricant concernant la durée d’utilisation de ces dispositifs. Bien que certaines préfèrent les coupes menstruelles, des cas de SCT ont également été rapportés avec leur usage.

Le risque de SCT staphylococcique mortel est inférieur à 3 %, cependant, la récurrence est fréquente car elle ne confère pas d’immunité. En ce qui concerne le SCT streptococcique, la mortalité varie entre 20 % et 60 %, même avec un traitement intensif.

La majorité des patients se rétablissent complètement, mais en raison de la rareté de la maladie, il existe peu d’informations sur les effets à long terme. Des cas de faiblesse musculaire persistante et d’effets psychologiques tels que des problèmes de concentration, de mémoire et des changements émotionnels ont été observés. Les femmes ayant déjà souffert d’un SCT devraient envisager d’autres méthodes de contraception et éviter l’utilisation de tampons.

Recherche récente et perspectives pour 2024

De nouvelles recherches mettent en lumière les mécanismes moléculaires derrière le SCT, notamment le rôle des toxines produites par les bactéries et leur impact sur le système immunitaire. Une étude récente a révélé que les individus ayant un déséquilibre dans leur microbiote vaginal pourraient être plus susceptibles de développer cette condition. Les avancées en matière de diagnostics précoces et de traitements ciblés sont également en cours, avec des essais cliniques testant de nouveaux antibiotiques et thérapies immunitaires. Cela donne de l’espoir pour une meilleure gestion du SCT à l’avenir.

Les statistiques montrent que, bien que la prévalence globale du SCT ait diminué grâce à une sensibilisation accrue et à des pratiques d’hygiène améliorées, il est essentiel de continuer à éduquer les femmes sur les risques associés aux tampons et aux dispositifs contraceptifs. Des campagnes de sensibilisation sont en cours pour informer sur les signes avant-coureurs et l’importance d’une intervention rapide.

Alors que la recherche continue, les médecins et les professionnels de la santé sont encouragés à rester informés des dernières découvertes afin de mieux prévenir et traiter cette maladie rare mais grave.

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