Le syndrome du compartiment se produit lorsque la pression dans les muscles augmente à des niveaux dangereux, compromettant ainsi le flux sanguin vers la zone affectée. Cette condition empêche les nutriments et l’oxygène transportés dans le sang d’atteindre les cellules nerveuses et musculaires. Elle est extrêmement douloureuse et survient généralement dans les bras ou les jambes.
Il existe deux types de syndrome de compartiment. Le syndrome du compartiment aigu, souvent causé par une blessure grave, constitue une urgence médicale. Sans traitement adéquat, il peut entraîner des dommages musculaires permanents. En revanche, le syndrome du compartiment chronique, également connu sous le nom de syndrome du compartiment d’effort, n’est pas considéré comme une urgence médicale et est généralement déclenché par l’activité physique intense.
Le syndrome se manifeste fréquemment dans la partie antérieure ou avant du mollet, mais peut également toucher d’autres compartiments de la jambe ainsi que les bras, les mains, les pieds et les fesses.
Faits rapides sur le syndrome du compartiment :
- Il existe deux types de syndrome de compartiment : aigu et chronique.
- Il est causé par une blessure grave ou par l’effort physique.
- Les symptômes incluent des douleurs intenses et des paresthésies (picotements) dans les muscles.
- Les traitements varient entre chirurgie et physiothérapie, selon le type de syndrome.
Qu’est-ce que c’est ?
Les groupes de muscles, de nerfs et de vaisseaux sanguins sont enveloppés par une membrane dure, appelée fascia, formant des compartiments. Cette aponévrose, qui ne s’étire pas facilement, maintient tous les tissus en place. Lorsque du gonflement ou des saignements se produisent à l’intérieur d’un compartiment, cela augmente la pression sur les capillaires, les nerfs et les muscles, ce qui peut entraver la circulation sanguine et l’apport en nutriments.
Sans un apport sanguin régulier, les cellules peuvent subir des dommages importants.
Causes
Le syndrome du compartiment peut être aigu ou chronique.
Syndrome du compartiment aigu
Ce type est généralement causé par une blessure sérieuse, comme un accident de voiture ou une fracture. Bien qu’il puisse survenir après une blessure mineure, cela reste rare. Une cause fréquente est la restauration du flux sanguin après un blocage prolongé, par exemple, après la réparation d’un vaisseau sanguin endommagé. Rester immobile trop longtemps peut également entraîner un blocage des vaisseaux sanguins, bien que la plupart des gens bougent durant leur sommeil.
D’autres causes possibles incluent :
- fractures
- contusions musculaires
- blessures par écrasement
- usage de stéroïdes anabolisants
- plâtres ou bandages trop serrés
- brûlures
Syndrome du compartiment chronique
Le syndrome du compartiment chronique se manifeste par des douleurs et un gonflement, généralement causés par l’exercice. Les mouvements répétitifs, tels que :
- course à pied
- cyclisme
- natation
- entraînement elliptique
Ce type de syndrome se produit souvent pendant ou peu après l’exercice.
Symptômes
Les cinq « P » décrivent les signes et symptômes du syndrome du compartiment aigu à surveiller :
- Douleur : souvent décrite comme extrême et disproportionnée par rapport à la blessure. Elle est persistante, progressive et ne s’arrête pas, aggravée par le toucher, la pression, l’élévation et l’étirement.
- Étirement passif : les muscles privés de sang deviennent très sensibles à l’étirement, entraînant une douleur intense lors de l’extension du membre affecté.
- Paresthésie : sensations étranges, comme des picotements, souvent décrites comme des « épingle et aiguilles ».
- Pâleur : les membres touchés peuvent apparaître plus clairs ou plus foncés en raison d’un manque de sang.
- Pouls : il peut y avoir un pouls faible ou inexistant dans le compartiment affecté.
Le syndrome du compartiment chronique peut provoquer des douleurs ou des crampes pendant l’exercice, mais celles-ci disparaissent généralement lorsque l’activité s’arrête. Les symptômes peuvent inclure engourdissement, difficulté à bouger le pied et gonflement musculaire visible.
Diagnostic
Les personnes soupçonnant un syndrome du compartiment doivent consulter en urgence. Pour le diagnostic du syndrome aigu, le médecin mesurera la pression dans le compartiment et proposera un traitement adéquat.
Pour le syndrome chronique, d’autres conditions doivent d’abord être exclues. Un médecin peut examiner le patient pour rechercher une tendinite ou effectuer une radiographie pour s’assurer qu’il n’y a pas de fracture. Les pressions dans le compartiment peuvent être mesurées avant et après l’exercice et comparées.
Les athlètes souffrant de syndrome du compartiment chronique ressentent généralement une douleur et une pression 20 à 30 minutes après l’exercice. Il est crucial de consulter un médecin au premier signe de :
- douleur ou gonflement avec picotements ou engourdissement dans la jambe ou le pied
- faiblesse dans la jambe, la cheville ou le pied
- chaleur dans la zone touchée
- pied tombant (difficulté à soulever la partie avant du pied ou des orteils)
- douleur en fléchissant ou en pointant le gros orteil
Traitement
La seule option pour traiter le syndrome du compartiment aigu est la chirurgie. Cette intervention, appelée fasciotomie, consiste à inciser la peau et le fascia pour relâcher la pression.
Pour le syndrome de compartiment chronique, les options incluent la physiothérapie, des semelles orthopédiques et des médicaments anti-inflammatoires. Les patients peuvent également être conseillés d’éviter les activités qui déclenchent le problème.
La chirurgie peut également être envisagée si tous les autres traitements échouent, consistant à inciser le fascia pour soulager la pression sur les muscles.
Après une intervention chirurgicale, certains patients peuvent nécessiter une rééducation par physiothérapie pour favoriser leur récupération, restaurer la mobilité et renforcer les muscles.
Complications possibles
Dans certains cas, le syndrome du compartiment aigu et son traitement peuvent entraîner :
- lésions nerveuses permanentes
- dommages musculaires permanents et diminution de la fonction dans le membre affecté
- la fasciotomie peut entraîner des cicatrices durables
- le site chirurgical peut s’infecter
- la mort cellulaire peut libérer des substances chimiques nuisibles aux reins.
Perspective
Pour le syndrome du compartiment aigu, il est impératif de soulager la pression rapidement. À défaut, les cellules peuvent subir des dommages permanents, voire mourir.
Un diagnostic précoce est essentiel pour éviter des incapacités à long terme. Un traitement rapide peut garantir que l’apport sanguin est rétabli avant l’apparition de dommages permanents.
En revanche, le syndrome du compartiment chronique est généralement résolu en interrompant l’activité physique responsable. Cette forme n’est généralement pas dangereuse.
Nouvelles Perspectives en 2024
Les recherches récentes sur le syndrome du compartiment mettent en lumière des approches novatrices pour le diagnostic et le traitement. Des études ont montré que l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de mieux évaluer la pression dans les compartiments musculaires, offrant ainsi aux médecins un outil précieux pour un diagnostic précoce.
De plus, des traitements moins invasifs sont à l’étude pour le syndrome du compartiment chronique, tels que les thérapies par ondes de choc et la stimulation électrique neuromusculaire, qui semblent prometteurs pour soulager la douleur sans nécessiter de chirurgie.
Des statistiques récentes indiquent que près de 30 % des athlètes souffrant de douleurs musculaires chroniques pourraient bénéficier d’une meilleure évaluation du syndrome de compartiment, soulignant l’importance d’une sensibilisation accrue parmi les professionnels de la santé.
En somme, la compréhension du syndrome de compartiment continue d’évoluer, et il est essentiel pour les médecins, les athlètes et le grand public de rester informés des dernières avancées pour prévenir et traiter efficacement cette condition.