Le syndrome du canal carpien est un état douloureux et évolutif qui se produit lorsque le nerf médian du poignet est comprimé.
Aussi connu sous le nom de compression du nerf médian, il peut se produire lorsque le nerf gonfle, les tendons deviennent enflammés, ou lorsque quelque chose provoque un gonflement dans le canal carpien.
Les symptômes comprennent des picotements, des brûlures, des démangeaisons et des engourdissements dans la paume de la main et les doigts, en particulier le pouce et l’index.
L’Institut national des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux (NINDS) décrit le syndrome du canal carpien (CTS) comme étant « le plus commun et le plus connu des neuropathies par piégeage dans lesquelles les nerfs périphériques du corps sont comprimés ou traumatisés ».
Le SCC touche entre 3 % et 6 % des adultes aux États-Unis. Il se développe généralement entre 45 et 64 ans, et la prévalence augmente avec l’âge. Il peut apparaître dans un ou les deux poignets et est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.
Sans traitement, le SCC peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie d’une personne. Finalement, le nerf médian peut subir des dommages graves, entraînant un engourdissement permanent dans les doigts et une faiblesse persistante dans les muscles innervés par le nerf médian.
Il est souvent lié à l’utilisation de l’ordinateur, mais les rapports sur son existence remontent aux années 1800. Les chirurgiens orthopédiques en avaient déjà connaissance bien avant l’usage répandu des ordinateurs.
Symptômes
Les symptômes ont tendance à se développer progressivement au fil du temps.
Les premiers symptômes apparaissent souvent pendant la nuit ou au réveil le matin. Les patients peuvent ressentir le besoin de « secouer » leurs mains lorsqu’ils se réveillent. L’inconfort peut les réveiller plusieurs fois durant la nuit.
Les trois principaux symptômes associés au CTS sont :
- douleur
- engourdissement
- picotement
Ces symptômes se manifestent dans le pouce et les deux doigts adjacents, ainsi que la moitié de l’annulaire. Ils peuvent s’étendre au reste de la main et dans l’avant-bras.
Au fur et à mesure que la maladie progresse, les symptômes peuvent persister durant la journée. La personne peut perdre la force de préhension et éprouver des difficultés à former un poing ou à saisir de petits objets. Ouvrir une bouteille de soda, faire des boutons ou taper sur un clavier peut devenir un véritable défi.
Si elle n’est pas traitée, les muscles à la base du pouce peuvent dépérir, rendant la personne incapable de distinguer chaud de froid avec le pouce et l’index.
Les symptômes ont tendance à apparaître ou à s’aggraver après l’utilisation de la main affectée. La sensation de picotement, de brûlure et de douleur peut s’intensifier si le bras ou la main restent dans la même position pendant une longue période.
Traitement
Le traitement vise à soulager les symptômes et à ralentir la progression du SCC en réduisant la pression exercée sur le nerf médian.
Les personnes présentant des symptômes bénins peuvent voir leur état s’améliorer sans traitement au cours des quelques mois, surtout si elles ont 30 ans ou moins ou si le SCC survient pendant la grossesse.
Conseils d’auto-assistance
Les éléments suivants peuvent aider à réduire l’inconfort :
- Repos de la main et du poignet : Plus la main et le poignet sont au repos, plus les chances de soulager les symptômes sont grandes.
- Compresse froide : Placer un sac de glace sur le poignet peut aider lorsque le problème s’aggrave, mais la glace ne doit pas être appliquée directement sur la peau.
- Contrôler les déclencheurs : Si le SCC résulte de mouvements répétitifs de la main, il est conseillé de prendre des pauses pour permettre à la main et au poignet de se reposer et de récupérer.
- Ergothérapie : Un thérapeute peut enseigner à une personne des techniques pour effectuer différemment les tâches répétitives.
- Attelles de poignet : Elles maintiennent le poignet dans une position neutre et empêchent les flexions. Elles peuvent être portées durant le sommeil, mais aussi durant la journée si elles n’interfèrent pas avec les activités quotidiennes. Des attelles de poignet sont disponibles en pharmacie, un médecin ou un pharmacien peut conseiller sur le meilleur choix.
La plupart des patients présentant des symptômes bénins qui suivent ces stratégies remarqueront une amélioration dans les 4 semaines.
Médicaments
Le médecin peut recommander des injections de corticostéroïdes pour réduire l’inflammation. Celles-ci sont normalement administrées par injection directement dans le canal carpien. Les comprimés existent, mais sont généralement moins efficaces. Au début, la douleur peut augmenter, mais elle devrait commencer à diminuer après 2 jours.
Si la réponse est positive, mais que les symptômes reviennent après quelques mois, une nouvelle dose peut être recommandée. Cependant, l’utilisation continue de corticostéroïdes n’est pas conseillée, car elle peut entraîner des effets indésirables à long terme.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’aspirine ou l’ibuprofène, peuvent aider à soulager la douleur à court terme. Ils peuvent être efficaces si le CTS est dû à une condition inflammatoire sous-jacente, plutôt qu’à une utilisation répétée.
D’autres traitements qui peuvent aider comprennent des exercices et des injections de botox.
Une étude publiée dans une revue scientifique a trouvé « des preuves solides sur l’efficacité des stéroïdes locaux et oraux, des preuves modérées que la vitamine B6 est inefficace, et des preuves limitées ou contradictoires sur l’efficacité des AINS, des diurétiques, du yoga, du laser et de l’échographie. La thérapie et l’injection de toxine botulique B sont considérées comme inefficaces. »
Chirurgie
Dans les cas graves, où les traitements n’ont pas été efficaces et les symptômes persistent depuis au moins 6 mois, la chirurgie peut être appropriée.
La chirurgie de libération du canal carpien, également appelée décompression du canal carpien, est une intervention ambulatoire qui ne nécessite pas d’hospitalisation.
La chirurgie consiste à couper le ligament carpien, qui est le toit du canal carpien, afin de réduire la pression sur le nerf médian.
La clinique de Cleveland estime que la chirurgie pour le SCC a un taux de réussite de plus de 90 %, et il est rare que le problème revienne.
Comme pour toute intervention chirurgicale, il existe toujours un risque de complications, y compris une infection, un saignement post-opératoire, une lésion nerveuse et des cicatrices.
Diagnostic
Les auto-tests pour le CTS comprennent le tapotement léger du poignet pour voir si cela produit une sensation de picotement ou d’engourdissement dans les doigts.
Un autre test consiste à fléchir le poignet ou à le maintenir au-dessus de la tête pendant une minute. S’il y a de la douleur, de l’engourdissement ou des picotements, cela peut indiquer la présence du SCC.
Cependant, ces tests ne sont pas concluants.
Un médecin généraliste peut généralement diagnostiquer le SCC après avoir posé des questions sur les symptômes et examiné la main et le poignet pour déceler des signes de faiblesse musculaire au niveau du pouce. Ils évalueront également la capacité de la personne à utiliser sa main et son poignet.
Un certain nombre de tests peuvent indiquer si une personne est susceptible d’avoir le CTS.
Le test de Tinel, ou signe de Tinel : Le médecin tape légèrement le nerf médian au poignet pour voir si le patient ressent un engourdissement ou des fourmillements dans un ou plusieurs doigts.
Le test de Phalen pour la flexion du poignet : Le patient presse le dos des mains l’une contre l’autre pour plier le poignet. Si un picotement ou un engourdissement survient dans la minute, cela peut indiquer un dommage au nerf médian.
Étude de la conduction nerveuse : Des électrodes sont placées sur la main et le poignet, et de petits chocs électriques sont appliqués. Le test mesure la rapidité avec laquelle les nerfs transmettent les impulsions aux muscles.
Électromyographie : Une fine aiguille est insérée dans le muscle. L’activité électrique sur un écran peut révéler s’il y a une lésion nerveuse médiane, et si oui, quelle est sa gravité.
Analyses de sang : Les tests sanguins peuvent détecter une condition sous-jacente liée au syndrome du canal carpien, y compris l’hypothyroïdie, la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite ou le diabète.
Imagerie d’imagerie : Une radiographie peut montrer s’il y a une fracture ou un autre trouble, tel que l’arthrite rhumatoïde. Une échographie peut vérifier la structure du nerf médian. Des études ont révélé que les IRM ne sont pas utiles dans le diagnostic du syndrome du canal carpien.
Des exercices
Voici deux exercices qui peuvent aider à soulager l’inconfort du CTS :
1. Faire un poing, avec le dos de la main vers le bas. Faites glisser les doigts jusqu’à ce qu’ils soient dirigés vers le plafond. Répétez cinq à dix fois.
2. Faites un poing. Ouvrez votre main et écartez les doigts, en les étirant le plus loin possible. Répétez cinq à dix fois.
Cependant, il n’est pas clair si ces exercices offrent réellement un avantage.
Causes
Le canal carpien, aussi appelé canal carpien, est un passage étroit et rigide d’os et de ligaments à la base de la main. Le nerf médian et les tendons s’y trouvent également.
Le canal carpien peut parfois se rétrécir en raison de l’irritation et de l’inflammation des tendons, ou à cause d’un autre gonflement exerçant une pression sur le nerf médian.
Les sensations à la paume, au pouce et à trois autres doigts sont contrôlées par le nerf médian. Ce nerf contrôle également le muscle qui amène le pouce sur la paume pour toucher le petit doigt, mais il ne contrôle pas le petit doigt lui-même.
La pression exercée sur ce nerf peut provoquer douleur, engourdissement et faiblesse dans la main et le poignet, entraînant parfois des douleurs dans le bras et même l’épaule.
Le CTS peut se développer pour diverses raisons. Cependant, il est plus probable que la personne utilise fréquemment des mouvements extrêmes du poignet, soit exposée à des vibrations ou utilise de façon répétée ses doigts, par exemple lors de la saisie.
Parfois, il n’y a pas de cause claire.
Les causes les plus fréquentes sont :
- manœuvres répétitives
- utilisation répétée d’outils manuels vibrants
- stress au travail
- grossesse, notamment en raison d’un œdème ou de rétention d’eau
- conditions inflammatoires, dégénératives et polyarthrite rhumatoïde
- hypothyroïdie, ou thyroïde sous-active
- diabète
- traumatismes, tels que luxation ou fracture du poignet
- problèmes structurels dans l’articulation du poignet
- lésions au poignet
- kystes ou tumeurs dans le canal carpien
- glande pituitaire hyperactive
- tout type de gonflement ou d’inflammation autour des tendons
Recherche et facteurs de risque possibles
Les chercheurs ont découvert qu’une fracture antérieure du poignet et l’utilisation d’insuline, de metformine et de sulfamides hypoglycémiants sont associées à un risque accru de SCC. Le tabagisme, l’hormonothérapie substitutive (HTS), la pilule contraceptive orale combinée et les corticostéroïdes oraux ne semblent pas être liés à un risque plus élevé de SCC.
Une étude a suggéré que l’obésité, combinée à une forme de poignet carrée, peut augmenter la probabilité de développer le SCC. Cependant, l’équipe a conclu que l’obésité n’était probablement pas la cause, car les participants obèses qui ont perdu du poids ont continué à présenter des symptômes de SCC.
La même équipe a également conclu dans d’autres recherches que l’âge des femmes à la ménopause pourrait être un facteur, et que les hormones liées à la grossesse peuvent augmenter le risque de SCC chez les femmes au moment de la ménopause.
Les femmes ménopausées utilisant des inhibiteurs de l’aromatase pour le cancer du sein souffrent souvent de SCC.
Au-delà des facteurs liés au travail, le principal risque de CTS est l’arthrite inflammatoire, mais l’hypothyroïdie et le diabète semblent également accroître les chances de développer ce syndrome, selon une étude publiée.
L’Institut national des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux (NINDS) affirme que le risque de développer un CTS est trois fois plus élevé chez les personnes travaillant dans des opérations d’assemblage que chez celles chargées de la saisie des données.
Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST) énumère les professions suivantes comme facteurs de risque pour le SCC :
- les agriculteurs, notamment ceux travaillant avec des vaches laitières
- travailleurs utilisant des outils à main pneumatiques
- travailleurs de la chaîne de montage manipulant des objets sur la bande transporteuse
- caissiers utilisant des scanners laser
- ouvriers d’usine, de ferme ou de mécanique portant des gants serrés
- jardiniers désherbant à la main
- serruriers, clés tournantes
- mécaniciens utilisant des tournevis et abaissant des cliquets
- musiciens jouant d’instruments à cordes à l’archet
- employés de bureau utilisant souris et clavier
- peintres utilisant un pistolet de pulvérisation à plusieurs reprises
- travailleurs de la transformation de la volaille ou de la viande désossant et coupant
- ouvriers, peintres et charpentiers pressant des outils dans la paume
Les mouvements répétitifs d’activités telles que le tricotage peuvent également augmenter le risque.
La prévention
Les mesures visant à réduire le risque de développer un SCC comprennent :
- ne pas trop serrer lors de l’exécution de tâches manuelles
- ne pas trop plier le poignet, que ce soit vers le bas ou vers le haut
- dormir et travailler avec les poignets en position neutre
- éviter les flexions et extensions répétées des poignets
- maintenir une posture correcte pour éviter de mettre une pression indue sur le poignet et les mains
- réaménager le poste de travail pour réduire les positions de poignet non naturelles et inconfortables
- se reposer et prendre des pauses fréquentes lors de l’exécution de tâches de routine pour se protéger contre les effets à long terme
- garder les mains au chaud en portant des gants dans un environnement froid, car les mains froides peuvent augmenter le risque de développer un SCC
- traiter toutes les conditions sous-jacentes, par exemple, maintenir un bon contrôle du glucose pour prévenir les complications du diabète
Selon la National Library of Medicine, il n’y a aucune preuve que l’utilisation d’un ordinateur augmente le risque de SCC, mais des claviers ergonomiques avec une surface surélevée et courbée peuvent réduire la tension en maintenant les mains dans une position neutre.
Certaines personnes recommandent des exercices de mouvement de la main, y compris le yoga, et des massages, mais la recherche n’a pas confirmé leur efficacité.
Recherches et Perspectives 2024
Les recherches récentes sur le syndrome du canal carpien mettent en lumière des approches innovantes et des données statistiques récentes. Des études menées en 2023 ont révélé que près de 10 % des travailleurs de bureau souffrent de symptômes associés au SCC, soulignant l’importance d’une sensibilisation accrue et de mesures préventives au sein des milieux de travail.
De plus, des essais cliniques en cours examinent l’efficacité de nouvelles thérapies physiques et de programmes d’exercice spécifiquement conçus pour renforcer les muscles du poignet et améliorer la flexibilité, ce qui pourrait offrir une alternative non chirurgicale prometteuse.
Un autre axe de recherche se concentre sur le lien entre le syndrome du canal carpien et les maladies métaboliques. La prévalence du SCC chez les patients diabétiques est en constante augmentation, suggérant une nécessité d’approches de traitement adaptées à cette population.
Enfin, des études explorent l’impact de la technologie sur la santé des mains, en examinant comment l’utilisation prolongée de dispositifs numériques pourrait influencer l’apparition des symptômes du SCC. Avec l’augmentation du télétravail, ce sujet mérite une attention particulière.