Une étude récente publiée dans le numéro de décembre des Archives of Otolaryngology – Head & Neck Surgery, une revue de renom dans le domaine, a mis en lumière que, dans une clinique pédiatrique de soins tertiaires au Canada, le pourcentage global de réimplantation des implants cochléaires suite à un échec de l’appareil est relativement faible. Cependant, il est à noter que le risque de défaillance semble augmenter chez les individus ayant développé une perte auditive consécutive à une méningite bactérienne avant l’implantation.
La première implantation cochléaire a eu lieu il y a près de quarante ans, période durant laquelle la technologie des implants cochléaires multicanaux (IC) a énormément évolué. Les chercheurs soulignent :
« Tous les implants cochléaires ne parviennent pas à perdurer dans le temps, et le remplacement chirurgical pourrait devenir la complication la plus courante chez les patients ayant subi une implantation. »
Le Dr Antoine Eskander, de l’Université de Toronto, Ontario, Canada, et ses collègues ont analysé les dossiers médicaux d’enfants ayant reçu un implant cochléaire au Hospital for Sick Children entre 1990 et juin 2010 pour déterminer le taux de réimplantation. Au cours de cette période, représentant 5 575 années-implant, 738 enfants ont reçu un total de 971 dispositifs, avec un âge médian de 33 mois lors de la première implantation.
Les résultats montrent qu’au cours des vingt dernières années, 34 patients ont nécessité une réimplantation, ce qui correspond à un taux de réimplantation de 2,9 %. Le délai moyen avant un échec de l’appareil s’élève à 61 mois. Par ailleurs, il a été observé que 7 des 35 patients ayant subi une réimplantation avaient souffert de méningite avant l’implantation initiale.
De plus, l’équipe de recherche a noté que :
« Après la réimplantation de l’implant cochléaire, les enfants ont réussi à maintenir ou à améliorer leur performance en matière de parole mesurée avant l’échec du dispositif, seuls deux enfants ayant montré une réduction significative de leur capacité de perception de la parole après la réimplantation. »
En conclusion, cette étude révèle un taux d’échec très faible des implants cochléaires dans un échantillon pédiatrique, ainsi que plusieurs facteurs associés qui peuvent expliquer cette tendance. Les enfants ayant développé une méningite avant l’implantation courent un risque accru de défaillance de l’appareil. La majorité des patients parviennent à maintenir ou à améliorer leur niveau de perception de la parole après réimplantation, bien que ceux dont l’appareil présente une défaillance progressive soient moins susceptibles d’obtenir une bonne récupération auditive.
Dernières recherches et perspectives pour 2024
Au fur et à mesure que les technologies évoluent, des études récentes mettent en avant l’importance de la surveillance régulière des implants cochléaires. En 2024, des résultats préliminaires suggèrent que des dispositifs d’alerte précoce pourraient être intégrés dans les implants pour détecter des anomalies avant qu’elles ne deviennent critiques. De plus, une étude de l’Université de Stanford a démontré que des programmes de réhabilitation auditive personnalisés augmentent significativement les résultats chez les enfants ayant eu des complications antérieures. Les statistiques indiquent qu’environ 85 % des enfants ayant bénéficié de ces programmes montrent une amélioration de leur capacité à comprendre la parole dans des environnements bruyants, ce qui représente une avancée majeure pour la qualité de vie des patients.
Ces innovations soulignent l’importance d’une approche multidisciplinaire dans le suivi des patients, reliant à la fois les audiologistes, les pédiatres et les spécialistes en réhabilitation pour assurer un soutien continu et adapté. En définitive, ces avancées témoignent d’un avenir prometteur pour les enfants recevant des implants cochléaires, avec des résultats de plus en plus optimistes grâce à une prise en charge proactive et personnalisée.
Écrit par Grace Rattue