Le trouble de l’hyperactivité avec déficit de l’attention (TDAH) touche des millions d’enfants aux États-Unis chaque année. Bien que l’origine de cette maladie demeure floue, les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs de risque. Une étude récente met en lumière un aspect surprenant : la date de naissance pourrait influencer les probabilités de diagnostic.
Le TDAH se manifeste par des symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité, qui peuvent entraver le quotidien des enfants. Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), en 2011, environ 6,4 millions d’enfants américains âgés de 4 à 17 ans avaient reçu un diagnostic de TDAH.
Les études montrent que le TDAH est plus fréquemment diagnostiqué chez les garçons, qui sont plus de deux fois plus susceptibles d’être concernés que les filles. Les facteurs de risque incluent des éléments génétiques, des lésions cérébrales, un faible poids à la naissance, ainsi que des comportements maternels pendant la grossesse, comme le tabagisme ou la consommation d’alcool, et l’exposition à des toxines environnementales.
Une recherche récente, publiée dans une revue médicale, révèle qu’il pourrait exister un lien entre la date de naissance des enfants et le risque d’obtenir un diagnostic de TDAH.
Évaluer l’effet de la date de naissance chez les enfants australiens
Une équipe dirigée par le Dr Martin Whitely de l’Université Curtin, en Australie, a examiné les données de 311 384 écoliers, répartis en deux groupes d’âge. Le premier groupe, composé d’enfants de 6 à 10 ans, était né entre juillet 2003 et juin 2008, tandis que le second, âgé de 11 à 15 ans, était né entre juillet 1998 et juin 2003.
Parmi ces enfants, 5 937 (soit 1,9 %) ont été traités avec des médicaments pour le TDAH, les garçons ayant un taux de traitement plus élevé que les filles (2,9 % contre 0,8 %). L’analyse a révélé que les plus jeunes élèves d’une classe scolaire étaient plus susceptibles de recevoir un traitement médicamenteux pour le TDAH que leurs camarades plus âgés.
Plus précisément, dans le groupe des 6-10 ans, les enfants nés en juin — le dernier mois avant l’âge recommandé pour commencer l’école — avaient près de deux fois plus de chances d’être sous traitement que ceux nés en juillet, mois de leur entrée scolaire. Dans le groupe des 11-15 ans, l’effet était moins marqué, mais restait statistiquement significatif.
Les résultats peuvent indiquer un surdiagnostic
Les chercheurs affirment que ces résultats corroborent des études antérieures menées à l’international. Par exemple, le taux de prescription de 1,9 % est en phase avec les résultats d’une étude taïwanaise, qui rapportait un taux de 1,6 %. D’autres études nord-américaines ont même révélé des taux de prescription « au moins » deux fois plus élevés.
Ces résultats pourraient indiquer que le TDAH est souvent surdiagnostiqué, comme le soulignent le Dr Whitely et son équipe. En se référant à un article antérieur, ils évoquent des conclusions similaires en Amérique du Nord, où des experts ont affirmé que l’immaturité développementale était parfois confondue avec un trouble mental, entraînant des traitements médicamenteux inutiles.
Les auteurs concluent que, bien que les taux de prescription restent relativement bas, des préoccupations majeures subsistent quant à la validité du TDAH en tant que diagnostic. Cela soulève des questions sur la manière dont le TDAH est perçu et traité dans le contexte éducatif et médical.
Perspectives de recherche pour 2024
À l’horizon 2024, il est crucial d’approfondir la recherche sur les facteurs influençant le diagnostic du TDAH. Plusieurs études émergentes mettent en lumière l’importance d’une évaluation multidimensionnelle, prenant en compte non seulement les critères cliniques, mais aussi les contextes socio-éducatifs des enfants. Les données récentes suggèrent que des interventions précoces et des approches éducatives personnalisées peuvent réduire le risque de surdiagnostic tout en améliorant le bien-être des enfants concernés.
De plus, la nécessité d’une formation continue pour les professionnels de la santé et de l’éducation est plus pertinente que jamais. Des programmes de sensibilisation sur la variabilité du développement des enfants pourraient aider à mieux comprendre les nuances comportementales qui ne devraient pas nécessairement être interprétées comme des symptômes de TDAH. En intégrant ces réflexions, nous pouvons espérer une approche plus équilibrée et éclairée face à ce trouble complexe.