Quand un cancer est diagnostiqué, un médecin élabore un plan de traitement détaillant les prochaines étapes pour le patient. Dans certains cas, un traitement complémentaire est recommandé après la chirurgie ou la radiothérapie initiale. Ce traitement supplémentaire est ce qu’on appelle la thérapie adjuvante, qui vise à diminuer le risque de récidive. Par ailleurs, la thérapie néo-adjuvante est administrée avant le traitement principal pour optimiser l’élimination du cancer.
Les traitements adjuvants varient selon le type de cancer et les caractéristiques individuelles du patient. Les oncologues partagent des informations cruciales sur ce que chacun doit savoir concernant cette approche thérapeutique.
Types de thérapie adjuvante
Il existe plusieurs modalités de traitement adjuvant en usage courant aujourd’hui. Selon la Mayo Clinic, voici les traitements anticancéreux les plus fréquemment utilisés :
- Chimiothérapie : Utilise des médicaments pour détruire les cellules cancéreuses, administrée généralement par voie intraveineuse, mais également disponible sous forme de comprimés.
- Hormonothérapie : Interrompt la production de certaines hormones pour freiner leur impact sur le cancer. Ce type de traitement est uniquement proposé après une évaluation minutieuse du cas par les médecins.
- Radiothérapie : Utilise un faisceau d’énergie à haute énergie pour cibler et détruire les cellules cancéreuses, soit de manière interne, soit externe.
- Thérapie ciblée : Similaire à la chimiothérapie, mais se concentre spécifiquement sur les cellules cancéreuses, minimisant l’impact sur les cellules saines.
- Immunothérapie : Un traitement innovant qui utilise le système immunitaire du patient pour combattre le cancer, montrant des résultats prometteurs dans plusieurs études récentes.
Pour quels types de cancer la thérapie adjuvante est-elle utilisée ?
La thérapie adjuvante est particulièrement bénéfique pour les cancers avancés ou agressifs. Le Dr Patrick Kupelian souligne que ces cancers présentent souvent des structures environnantes, comme des tumeurs, ou sont associés à un risque élevé de dissémination des cellules cancéreuses dans l’organisme.
Le Dr Kupelian, vice-président des affaires cliniques chez Varian Medical Systems, dresse une liste de cancers pour lesquels un traitement adjuvant est généralement recommandé :
- Cancers du cerveau
- Cancer de la tête et du cou
- Cancer du sein
- Cancer du poumon
- Cancer de la gorge et de l’estomac
- Cancer du pancréas
- Cancer colorectal
- Cancer de la prostate
- Cancer du col utérin
- Cancer de l’endomètre
- Cancer des ovaires
- Cancer de la vessie
- Cancer des testicules
À qui s’adresse la thérapie adjuvante ?
Toutefois, la thérapie adjuvante n’est pas adaptée à tous. Étant donné le coût élevé des traitements anticancéreux, il est essentiel que chaque patient discute de ses options avec son médecin. Les experts en oncologie estiment que le candidat idéal pour la thérapie adjuvante sera suffisamment en mesure de gérer les effets secondaires tout en bénéficiant du traitement en question.
Le Dr Kupelian donne l’exemple d’un jeune patient atteint d’un cancer du sein ayant des cellules cancéreuses étendues dans les ganglions lymphatiques. Bien qu’une chirurgie soit réalisée pour retirer la tumeur, ce patient reste à haut risque de récidive, justifiant l’utilisation de traitements adjuvants.
Le Dr Hanna Luu, spécialiste en oncologie, souligne également que les patients doivent être en condition physique adéquate pour supporter ces traitements. « Un patient idéal pour un traitement adjuvant est celui présentant un risque modéré à élevé de récidive, sans pathologies graves », précise-t-elle.
Le Dr Luu utilise un système de notation appelé ECOG Performance Status pour évaluer l’état de santé du patient. Voici les grades :
Grade 0 : Entièrement actif, capable de mener toutes les activités.
Grade 1 : Actif, mais limité aux activités physiquement éprouvantes.
Grade 2 : Ambulatoire, capable de prendre soin de soi, mais incapable d’effectuer un travail.
Grade 3 : Capable de prendre soin de soi seulement, limité à 50 % du temps éveillé.
Grade 4 : Totalement dépendant, confiné au lit.
Les effets secondaires varient selon le type de traitement et peuvent être exacerbés par des facteurs tels que l’état de santé général du patient. Comprendre ces traitements est crucial pour se préparer. La chimiothérapie, par exemple, peut durer des mois et rendre le patient incapable de s’occuper de lui-même.
Des préparatifs doivent être envisagés pour assurer un soutien adéquat à domicile pendant le traitement. Certains patients peuvent même devoir s’absenter de l’école ou du travail.
Melissa Thompson, survivante du cancer du sein, partage son expérience : « La chimiothérapie est un chapitre d’une histoire bien plus vaste. Les effets sont cumulés, et chaque jour devient plus difficile. N’oubliez pas qu’il y a une lumière au bout du tunnel. » Ses conseils sont précieux pour ceux qui se préparent à la thérapie adjuvante.
Il est impératif de communiquer régulièrement avec l’équipe médicale afin de suivre l’évolution du patient durant et après le traitement principal. Se renseigner sur les effets secondaires potentiels et les ajustements nécessaires est essentiel pour le bien-être du patient.
Y a-t-il des alternatives ?
Actuellement, il n’existe pas d’alternative véritable à la thérapie adjuvante. Les médecins peuvent proposer des options moins intenses, mais chaque recommandation doit être personnalisée selon le contexte clinique.
Cela dit, certaines mesures peuvent améliorer la survie des patients. Adopter un mode de vie sain, y compris une nutrition équilibrée et une activité physique régulière, peut avoir des effets bénéfiques.
Le Dr Luu explique que bien que les alternatives à la thérapie adjuvante soient limitées, des thérapies complémentaires comme la méditation, le yoga et l’acupuncture peuvent atténuer certains effets secondaires associés aux traitements. Les professionnels de santé encouragent souvent les patients à intégrer ces pratiques dans leur routine.
Nouvelles Recherches et Perspectives en 2024
En 2024, plusieurs études récentes ont mis en lumière l’importance d’une approche personnalisée dans l’administration de la thérapie adjuvante. Les recherches ont démontré que des facteurs tels que le profil génétique du patient et la biologie tumorale peuvent influencer l’efficacité des traitements. Par exemple, des études ont révélé que certains sous-groupes de patients atteints de cancer du sein peuvent bénéficier de traitements spécifiques, réduisant ainsi le risque de récidive de manière significative.
De plus, des essais cliniques en cours explorent l’utilisation de biomarqueurs pour mieux prédire quels patients tireront le plus de bénéfices des traitements adjuvants. Ces avancées pourraient révolutionner la manière dont nous abordons la thérapie adjuvante, rendant les traitements plus efficaces et moins invasifs.
Enfin, le soutien psychologique et la gestion des effets secondaires sont également des domaines de recherche active. Les oncologues s’efforcent d’améliorer la qualité de vie des patients pendant et après la thérapie adjuvante, en intégrant des approches holistiques et des programmes de soutien émotionnel.