La thermographie mammaire est un examen non invasif et indolore, exempt d’irradiation, capable de détecter et de surveiller les signes avant-coureurs du cancer du sein.
Particulièrement bénéfique pour les personnes de moins de 50 ans, ce mode de dépistage du cancer du sein peut s’avérer plus efficace que la mammographie, qui peut être moins adaptée pour cette tranche d’âge.
Cependant, il est crucial de noter que la thermographie ne remplace pas la mammographie. Ce dernier reste le moyen principal et le plus recommandé pour dépister les signes précoces du cancer du sein, utilisant de faibles doses de rayons X.
Comment fonctionne la thermographie
La thermographie, ou imagerie thermique, repose sur l’analyse de la croissance des cellules cancéreuses. Lorsque ces cellules se multiplient dans une tumeur, la circulation sanguine dans cette zone augmente significativement.
Cette élévation du flux sanguin entraîne une augmentation de la température cutanée, que la thermographie du sein vise à détecter.
Il existe un débat parmi les professionnels de santé concernant l’efficacité de la thermographie dans le diagnostic du cancer du sein. Selon l’American Cancer Society, des études supplémentaires sont nécessaires pour établir si elle est plus efficace ou équivalente aux méthodes actuelles.
Processus d’un thermographe
La thermographie mammaire est un examen physique non invasif d’une durée approximative de 15 minutes. Également qualifié de «non compressif», il ne nécessite pas de pression sur les seins, contrairement aux mammographies.
Bien que certaines personnes soient réticentes à subir une mammographie en raison de l’inconfort potentiel, il est important de souligner que celle-ci est considérée comme l’étalon-or pour le dépistage du cancer du sein.
La thermographie utilise l’imagerie numérique infrarouge pour détecter des changements subtils dans les seins en fonction de leur symétrie, cherchant des anomalies notables d’un sein par rapport à l’autre. Cela peut compliquer les résultats chez les personnes ayant subi une mastectomie.
L’examen peut être réalisé dans un cabinet médical. Pendant la thermographie, le patient est généralement placé à environ 2 à 2,5 mètres de la caméra.
Quels thermographes détectent
Pour bien comprendre le fonctionnement d’un thermographe, il est essentiel de connaître deux particularités du tissu mammaire cancéreux par rapport au tissu mammaire normal :
- une activité métabolique accrue (réactions biochimiques)
- une augmentation du flux sanguin
Ces caractéristiques du tissu cancéreux sont dues au fait que les cellules tumorales se battent pour survivre et se multiplier, ce qui entraîne également une élévation de la température cutanée.
Les caméras ultra-sensibles et les ordinateurs sont capables de détecter cette hausse de température, produisant ainsi des images de haute résolution.
Utilisation de la thermographie avec d’autres tests
La thermographie peut être combinée avec d’autres examens, comme la mammographie.
En général, si un thermographe est utilisé seul, les images obtenues sont conservées pour des évaluations ultérieures. L’idée est qu’une première thermographie mammaire, pouvant être réalisée dès l’âge de 18 ans, établisse une base de référence.
Les examens futurs peuvent alors être comparés à cette ligne de base pour détecter d’éventuels changements ou anomalies, intégrant ces évaluations dans un examen physique annuel.
Tests de suivi
Si des anomalies sont identifiées, des examens complémentaires seront nécessaires pour approfondir l’investigation. Cela peut inclure une mammographie.
Ces suivis peuvent également permettre d’exclure d’autres maladies, car les images thermographiques peuvent révéler divers autres problèmes mammaires. En présence d’anomalies, cela pourrait indiquer :
- un cancer
- une maladie fibrokystique
- une infection
- une maladie vasculaire
Un médecin sera en mesure d’élaborer un programme de diagnostic et de suivi approprié, tout en déterminant si un traitement est nécessaire.
Catégories de résultats
Après l’examen, les rapports sont classés en cinq catégories, selon le système de classification TH (thermobiologique). Les catégories comprennent :
- TH-1 : Symétrique, bilatéral, non vasculaire (non suspect, étude normale)
- TH-2 : Symétrique, bilatéral, vasculaire (non suspect, étude normale)
- TH-3 : équivoque (faible indice de suspicion)
- TH-4 : Anormal (indice modéré de suspicion)
- TH-5 : Très anormal (indice élevé de suspicion)
Des examens de suivi sont nécessaires à des intervalles différents selon chaque catégorie :
- TH-1 et TH-2 : chaque année
- TH-3 : tous les 6 mois
- TH-4 et TH-5 : tous les 3 mois
Ces examens seront réalisés en conjonction avec d’autres évaluations médicales et peuvent se faire dans le cabinet du médecin. Il est conseillé de maintenir un contact régulier avec le praticien tout au long de ces tests et procédures.
Efficacité
Les patients n’ont pas à choisir entre la thermographie et la mammographie, car ces deux méthodes peuvent être utilisées de manière complémentaire. L’association des deux pourrait s’avérer plus efficace.
Il est important de noter que la thermographie est moins performante pour détecter les petits cancers ou ceux situés plus profondément dans le tissu mammaire.
L’utilisation conjointe de la thermographie, de la mammographie et d’un examen clinique est communément appelée «approche multimodale». Cette méthode permet d’identifier environ 95 % des cancers à un stade précoce.
La technologie
La thermographie repose sur une combinaison de caméras infrarouges avancées et d’ordinateurs.
Les techniciens en imagerie thermique capturent une photographie infrarouge, ou image thermique, du sein.
Cette image peut ensuite être imprimée en haute résolution pour être examinée par un médecin, ou être envoyée électroniquement.
Histoire
La thermographie est expérimentée en médecine depuis plusieurs siècles. Toutefois, ce n’est qu’en 1972 que le ministère de la Santé, de l’Éducation et du Bien-être a déclaré que la thermographie était «au-delà de l’expérimentation».
Cette annonce concerne l’utilisation de la technologie dans divers domaines, y compris l’évaluation mammaire. Depuis, les avancées technologiques ont permis à la thermographie d’être reconnue dans plusieurs spécialités médicales, notamment en santé du sein.
Chaleur
Les caméras employées pour la thermographie mammaire génèrent des images infrarouges ultra-sensibles et à haute résolution, révélant des modèles de chaleur et identifiant les variations de température cutanée et de flux sanguin.
D’autres technologies dépistant le cancer du sein fonctionnent différemment, sans se baser sur l’analyse de modèles thermiques. Ces tests comprennent :
- mammographie
- ultrason
- IRM
- rayons X
Indice de risque thermique du sein
Divers facteurs peuvent influencer les résultats d’une thermographie mammaire. Ainsi, les professionnels de santé utilisent souvent l’indice de risque thermique du sein pour garantir une interprétation plus précise. Cela inclut :
- l’âge de la personne
- les antécédents familiaux de cancer du sein
- les médicaments, y compris les contraceptifs oraux et les traitements hormonaux
- la ménopause
- le poids de la personne
Avantages
La thermographie offre la possibilité de détecter rapidement le cancer du sein et présente plusieurs avantages spécifiques.
Détection la plus précoce possible
Un thermographe permet de repérer le cancer plus tôt que d’autres procédures.
Comparée à d’autres méthodes isolées, la thermographie peut identifier le cancer ou les lésions précancéreuses jusqu’à 10 ans plus tôt que ne le permettrait d’autres techniques.
Surveillance rapprochée
La thermographie permet un suivi rigoureux des personnes à risque potentiel de développer un cancer du sein.
Perspective
Si le cancer du sein est détecté à un stade précoce grâce à la thermographie, cela offre davantage d’options thérapeutiques et devrait, en fin de compte, se traduire par une issue plus favorable.
Cependant, il est essentiel de souligner que la thermographie ne peut identifier que des signes avant-coureurs. Elle ne peut pas, à elle seule, diagnostiquer le cancer du sein, mais elle peut indiquer des signes potentiels d’un problème.
Nouvelles Perspectives et Données de 2024
Avec l’évolution des technologies et des méthodes de dépistage, la thermographie continue de susciter l’intérêt dans le domaine médical. Des études récentes de 2024 indiquent que la combinaison de la thermographie avec des biomarqueurs sanguins pourrait améliorer la précision du dépistage du cancer du sein. Ces biomarqueurs pourraient aider à identifier des anomalies spécifiques qui nécessitent une attention particulière.
De plus, des recherches indiquent que l’intégration de la thermographie dans les programmes de dépistage régulier pourrait réduire l’incidence des cancers avancés. En ajustant les protocoles de dépistage en fonction des risques individuels, les professionnels de santé peuvent mieux cibler les populations à risque.
En somme, la thermographie mammaire, tout en restant un complément à la mammographie, s’affirme comme un outil précieux pour le dépistage précoce du cancer du sein, permettant ainsi d’améliorer les résultats pour les patientes.