Le trouble du mouvement des membres périodiques est une affection caractérisée par des mouvements répétitifs des membres pendant le sommeil. Il s’agit du seul trouble du mouvement qui se manifeste durant le sommeil, et il est également considéré comme un trouble du sommeil.
Le trouble du mouvement des membres périodiques (PLMD) peut apparaître à tout âge, mais il est le plus souvent diagnostiqué chez les personnes d’âge mûr et les adultes plus âgés. Néanmoins, de nombreuses personnes rapportent avoir ressenti des symptômes depuis leur enfance.
Qu’est-ce que le PLMD ?
Le PLMD se manifeste généralement par des secousses, tremblements ou flexions des membres durant le sommeil, en particulier pendant les phases de sommeil léger non-REM. Ces mouvements surviennent majoritairement dans les membres inférieurs, notamment la hanche, le genou et la cheville, bien que certains patients puissent également ressentir des mouvements dans les bras.
Ces mouvements se produisent de façon rythmique, généralement toutes les 20 à 40 secondes. Toutefois, la fréquence et l’intensité des mouvements peuvent varier considérablement d’une nuit à l’autre et d’une personne à l’autre.
Les individus atteints de la maladie de Parkinson ne sont souvent pas conscients de leur état, et ce sont généralement leurs partenaires de lit qui signalent les mouvements des membres. Cependant, les personnes souffrant de PLMD peuvent se réveiller plusieurs fois pendant la nuit et ressentir de la somnolence ainsi qu’une fatigue excessive durant la journée.
Le PLMD peut coexister avec d’autres troubles du sommeil, comme le syndrome des jambes sans repos (SJSR).
PLMD vs Syndrome des Jambes Sans Repos (RLS)
Il existe certaines similarités entre le PLMD et le RLS, tant en termes de symptômes que de traitement, certaines personnes les considérant même comme des manifestations d’une même pathologie.
Les symptômes du RLS incluent des sensations désagréables dans les jambes et un besoin irrépressible de bouger les membres, surtout le soir ou lorsque l’on est au repos. L’activité physique peut apporter un certain soulagement.
La principale distinction entre ces deux troubles réside dans le fait que le PLMD se manifeste uniquement durant le sommeil, tandis que le SJSR se manifeste tant lorsque la personne est éveillée qu’endormie.
Environ 80 à 90 % des personnes atteintes de SJSR souffrent également de la maladie de Parkinson, mais le contraire n’est pas vrai.
Causes et Facteurs de Risque
Le PLMD peut être classé comme primaire ou secondaire.
PLMD Primaire
La cause exacte du PLMD primaire demeure inconnue. Les chercheurs émettent l’hypothèse qu’il pourrait être lié à des problèmes de régulation nerveuse, mais les études n’ont pas abouti à des conclusions claires.
Le PLMD primaire n’est généralement pas considéré comme une affection médicalement grave, bien que les complications pouvant en découler puissent poser des problèmes.
Selon la National Sleep Foundation, le PLMD primaire est relativement rare.
PLMD Secondaire
Le PLMD secondaire est associé à des troubles sous-jacents ou à l’utilisation de certains médicaments.
Ce type de PLMD est plus courant chez les personnes atteintes des conditions médicales suivantes :
- anémie
- diabète sucré
- carence en fer
- atrophie multisystématisée – un trouble neurologique progressif rare
- narcolepsie – un trouble provoquant une somnolence excessive, des hallucinations et une paralysie du sommeil
- apnée obstructive du sommeil – un trouble commun caractérisé par une respiration superficielle ou des pauses respiratoires pendant le sommeil
- Trouble du comportement paradoxal – un trouble du sommeil où les individus « agissent » des rêves vivants, perturbant ainsi leur sommeil
- syndrome des jambes sans repos
- trouble de l’alimentation lié au sommeil (SRED) – un trouble caractérisé par des comportements alimentaires durant le sommeil
- lésion de la moelle épinière
- tumeur de la moelle épinière
- urémie – accumulation de déchets dans le sang due à des problèmes de fonction rénale
De plus, plusieurs médicaments peuvent provoquer des symptômes de PLMD, notamment :
- antidépresseurs
- antihistaminiques
- médicaments antinauséeux
- antipsychotiques
Le sevrage des sédatifs, tels que le diazépam, peut également déclencher le PLMD.
L’âge est l’un des facteurs de risque associés au PLMD. Cette condition est plus fréquente chez les personnes âgées, avec jusqu’à 34 % des individus de plus de 60 ans pouvant en souffrir. En revanche, le RLS touche les femmes deux fois plus souvent que les hommes. Le PLMD affecte également les deux sexes.
Symptômes et Complications
Le principal symptôme du PLMD est un mouvement répétitif des membres pendant le sommeil.
Pour la plupart des gens, ces symptômes ne causent pas de détresse, même s’ils peuvent perturber le sommeil de leurs partenaires. Cependant, les complications associées peuvent poser problème pour les personnes atteintes de PLMD. Celles-ci incluent :
- somnolence diurne
- difficultés de sommeil
- insomnie chronique
En outre, l’American Academy of Sleep Medicine indique que le PLMD peut être un facteur dans :
- dépression
- problèmes de mémoire
- capacité d’attention limitée
Diagnostic
Le diagnostic du PLMD repose principalement sur un polysomnogramme nocturne (PSG), un type de test réalisé dans un laboratoire du sommeil. Avant le PSG, un médecin peut procéder à un examen physique pour exclure d’autres conditions.
Examen Physique
Le médecin effectuera un examen physique approfondi afin de vérifier s’il existe une cause sous-jacente au trouble du sommeil. Il prendra également un historique médical complet et posera des questions concernant les médicaments, les antécédents médicaux familiaux et les facteurs liés au mode de vie.
Des tests sanguins peuvent être demandés pour détecter une anémie, d’autres carences ou des infections associées au PLMD. Ces tests peuvent également identifier des problèmes de fonction thyroïdienne et des niveaux de magnésium. Un échantillon d’urine peut révéler la présence de médicaments pouvant contribuer aux troubles du sommeil.
Les personnes présentant des symptômes de PLMD peuvent également tenir un journal de sommeil pendant 14 jours avant l’examen physique. Ce journal doit détailler les habitudes de sommeil, les symptômes associés tels que la fatigue et la somnolence diurne, et leur impact sur la vie quotidienne.
Polysomnogramme (PSG)
Un PSG enregistre le sommeil, la respiration, le mouvement et d’autres signaux bioélectriques, y compris les ondes cérébrales et le rythme cardiaque, durant le sommeil. Ce test permet d’exclure la présence d’autres conditions pouvant provoquer des perturbations du sommeil et des mouvements excessifs des membres.
Suite à un PSG, un neurologue peut être sollicité pour examiner d’autres problèmes neurologiques ou confirmer le diagnostic de PLMD.
Dans certains cas, les médecins peuvent recommander des tests supplémentaires dans un laboratoire du sommeil.
Traitement et Adaptation
Le traitement peut atténuer les symptômes de la maladie, mais il ne guérit généralement pas le trouble, surtout s’il s’agit d’un trouble primaire sans cause connue.
Si les mouvements liés au PLMD n’entravent pas de manière significative le sommeil ou n’impactent pas la vie quotidienne ou les relations, un traitement n’est pas nécessaire.
Le PLMD provoquant des problèmes peut être pris en charge de la manière suivante :
Éviter la caféine
Les aliments et boissons contenant de la caféine doivent être évités, car ils peuvent exacerber les symptômes du PLMD et perturber le sommeil.
La caféine se trouve dans :
- chocolat
- café
- soda
- thé
Traiter les conditions sous-jacentes
Les symptômes secondaires du PLMD peuvent être résolus en prenant en charge la condition sous-jacente. Si, par exemple, des médicaments sont à l’origine du PLMD, d’autres options médicamenteuses peuvent être envisagées.
Il est conseillé de consulter un médecin pour discuter des options disponibles.
Médicaments
Plusieurs médicaments sont disponibles pour traiter le PLMD. Ils agissent en réduisant ou en éliminant les mouvements des membres ou en permettant à la personne de dormir malgré les mouvements.
Nombre des médicaments utilisés pour traiter le PLMD sont également efficaces pour le SJSR. Parmi eux, on trouve :
- Agonistes de la dopamine : généralement le traitement médicamenteux de première intention pour le PLMD, ces agents augmentent les niveaux de dopamine, un neurotransmetteur qui aide à réguler le mouvement des muscles.
- Benzodiazépines : bien qu’elles puissent être utilisées pour le PLMD, certaines personnes préfèrent les éviter en raison des risques de dépendance. Elles agissent comme des sédatifs, permettant à un individu de dormir à travers les mouvements des membres, et aident à réduire les contractions musculaires.
- Anticonvulsivants : utilisés pour diminuer les contractions musculaires.
- Agonistes du GABA : ces médicaments inhibent la libération de certains neurotransmetteurs dans le cerveau, contribuant ainsi à réduire les contractions musculaires.
Perspective
Le PLMD primaire peut être de nature chronique, ce qui signifie que les personnes atteintes de cette affection peuvent en souffrir toute leur vie. Cependant, elles connaissent souvent des périodes de rémission durant lesquelles les symptômes s’atténuent, bien que des rechutes puissent survenir de temps à autre.
Le PLMD secondaire peut, quant à lui, être résolu en traitant l’affection médicale sous-jacente ou en ajustant les médicaments.
Connaissances Récentes
Les recherches sur le PLMD continuent d’évoluer, et plusieurs études récentes mettent en lumière des aspects importants de cette condition. Par exemple, des investigations récentes ont démontré un lien significatif entre le PLMD et divers troubles neurologiques, notamment la maladie de Parkinson et l’apnée du sommeil. Ces études soulignent l’importance d’une prise en charge multidisciplinaire pour les patients souffrant de PLMD, impliquant neurologues, spécialistes du sommeil et médecins généralistes.
Une étude de 2023 a révélé que jusqu’à 40 % des patients atteints de PLMD présentent également des symptômes de dépression, ce qui souligne la nécessité d’une évaluation psychologique dans le cadre du traitement. Les résultats suggèrent que le traitement du PLMD pourrait également nécessiter une approche holistique, prenant en compte la santé mentale et le bien-être général du patient.
Enfin, des avancées dans les thérapies médicamenteuses, notamment l’utilisation de nouveaux agonistes de la dopamine, montrent des promesses en termes de réduction des symptômes et d’amélioration de la qualité de vie des patients. Des essais cliniques en cours examineront l’efficacité de ces nouveaux traitements, ce qui pourrait ouvrir la voie à des options thérapeutiques plus efficaces à l’avenir.