Les Risques de Transmission du Norovirus entre Chiens et Humains

Le norovirus est la principale cause de maladies d’origine alimentaire aux États-Unis. Vous pouvez l’attraper par contact avec des personnes infectées, des surfaces contaminées ou encore via des aliments et de l’eau souillés. Récemment, de nouvelles recherches soulèvent la question cruciale : peut-on contracter le norovirus par l’intermédiaire de nos compagnons canins ?

Un chien et une jeune fille se regardant avec curiosité.

Dans un article publié par la vétérinaire Sarah Caddy et ses collègues, des découvertes intrigantes ont été partagées. Ils ont révélé que certains chiens peuvent développer une réponse immunitaire au norovirus humain, ce qui constitue un indice fort d’une infection potentielle.

Caddy, qui poursuit son doctorat à l’Université de Cambridge et à l’Imperial College London au Royaume-Uni, souligne :

« Nous avons également confirmé que le norovirus humain peut se lier aux cellules de l’intestin canin, ce qui représente la première étape nécessaire à l’infection. »

En parallèle, les preuves de l’isolement du norovirus humain chez des chiens domestiques en Europe soulèvent des inquiétudes quant à la possibilité que les humains contractent le virus à partir de ces animaux.

Les norovirus sont une cause majeure de gastro-entérite, communément appelée « grippe intestinale », entraînant vomissements et diarrhée chez les adultes comme chez les enfants. Très contagieux, il peut toucher n’importe qui. La transmission peut se faire via des personnes infectées, des aliments ou de l’eau contaminés, ou encore par contact avec des surfaces souillées.

Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le norovirus est responsable chaque année de 19 à 21 millions de cas de gastro-entérite aiguë aux États-Unis, contribuant à 570 à 800 décès, principalement chez les jeunes enfants et les personnes âgées.

Les particules de norovirus humain peuvent se lier au tissu intestinal du chien

Pour leur étude, Caddy et son équipe ont utilisé des particules de norovirus humain non infectieuses, se composant uniquement de la capside, la couche protéique externe du virus. Cette capside est essentielle pour la liaison aux cellules hôtes. Les particules seules ne pouvant pas causer d’infection, l’étude a mis en lumière la capacité des capsides à se lier à des échantillons de tissu intestinal canin.

Les résultats sont significatifs : sept souches différentes de norovirus humain montrent la capacité de se lier au tissu gastro-intestinal des chiens, suggérant que « l’infection est au moins théoriquement possible ».

Les chercheurs ont également approfondi leurs investigations pour déterminer si les chiens peuvent être porteurs du norovirus humain.

Bien qu’aucun virus n’ait été détecté dans les échantillons de selles de 248 chiens (y compris ceux présentant des diarrhées), des anticorps contre le norovirus humain ont été retrouvés dans le sang de 43 chiens sur 325.

Actuellement, il est difficile de dire si le norovirus humain peut provoquer des maladies cliniques chez les chiens. En supposant que cela soit le cas, les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve que les chiens puissent excréter le virus en quantité suffisante pour infecter les humains. Cependant, il est à noter que d’autres études ont montré qu’aussi peu que 18 particules virales peuvent suffire à déclencher une infection humaine.

De plus, il existe peu de preuves suggérant que les chiens ou d’autres animaux jouent un rôle dans la transmission du norovirus humain lors des grandes épidémies, comme celles observées sur les navires de croisière ou dans les hôpitaux.

Les preuves de cette étude sont suffisantes pour justifier une enquête plus approfondie

Malgré tout, les auteurs concluent que leur étude offre des bases solides pour explorer davantage la possibilité que les norovirus humains survivent chez des animaux non humains et se propagent aux humains.

Caddy évoque son intérêt pour cette recherche, issu de son expérience en tant que vétérinaire et propriétaire de chien. Elle témoigne que de nombreux propriétaires de chiens s’interrogent sur la possibilité de transmission d’infections entre eux et leurs animaux. Elle ajoute :

« Il existe de nombreux cas anecdotiques de chiens et d’humains vivant sous le même toit, souffrant de gastro-entérite simultanément, mais peu de recherches scientifiques rigoureuses ont été menées dans ce domaine. »

En attendant des données plus définitives, il est conseillé de maintenir des pratiques d’hygiène rigoureuses avec les animaux domestiques, surtout lorsque des cas de gastro-entérite sont présents chez l’homme ou le chien dans un même foyer.

Parallèlement, une nouvelle préoccupation émerge : un insecte intestinal résistant aux médicaments se propage aux États-Unis. Un rapport de l’ACDC indique qu’une souche multirésistante, responsable de centaines de milliers de cas de diarrhée chaque année, entre dans le pays par des voyageurs infectés, entraînant des épidémies à répétition.

Perspectives de recherche future

Les recherches futures devront se concentrer sur la compréhension des mécanismes de transmission et la mise en place de mesures préventives. Il sera crucial d’explorer les interactions entre les animaux de compagnie et les humains pour mieux cerner les risques potentiels et protéger la santé publique. Par ailleurs, le développement de protocoles de santé pour les propriétaires d’animaux pourrait s’avérer essentiel pour minimiser les cas de gastro-entérite d’origine canine chez les humains.

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